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peut-être savez-vous que le gouvernement d'Aragon (Espagne) a décidé durant cet été de mener une importante campagne de contrôles en sierra de Guara, en particulier autour de l'activité de descente de canyons. La presse régionale et la télévision aragonaise en ont fait un large écho et de très nombreux guides de toutes nationalités ont été contrôlés.
Ces contrôles sont effectués par des équipes d'inspecteurs spécialisés de la Guardia Civil (Gendarmerie), de la Policia Nacional (Police détachée auprès du gouvernement d'Aragon) et des Forestales (Brigades forestières) et bénéficient du soutien de l'association des guides de la sierra de Guara créée cette année.
L'objectif de ces contrôles est d'écarter les guides qui ne respectent pas la loi et la règlementation du Parc Naturel de Guara mais les groupes sans guide sont aussi contrôlés sur les autres aspects. Les clients sont interrogés dans la cadre du protocole de contrôle pour savoir s'ils ont payé et combien, qui est le guide...
De nombreux guides français quelque soit leur diplôme ont été contrôlés et parfois verbalisés pour "infraction grave".
Le montant de l'amende est de 601 à 6000 € mais peut être ramené à 240,40 € pour une amende de 601 € dans le cas d'un plaider-coupable et d'un paiement sous 15 jours. Par contre en cas de récidive et de non paiement, en Espagne on se retrouve très vite en prison. Ne surtout pas "faire le mort" sur ces questions.
Le contrôle porte sur:
- diplôme professionnel permettant l'encadrement du canyon. Cet aspect ne pose pas de problème pour les professionnels qui en sont titulaires, les diplômes français étant reconnus sur le territoire espagnol.
- assurance RC Pro. Là aussi en principe pas de problème pour ceux qui sont déclarés en France.
- nombre de clients (8 à 10 en sierra de Guara selon le canyon),
- espace entre les groupes au départ (10 mn),
- matériel (combinaisons Néoprène obligatoires dans les canyons aquatiques, 1 baudrier par personne),
- inscription sur le registre "turismo activo" du gouvernement d'Aragon situé à Saragosse.
C'est là que se pose le problème.
Les guides français sont très peu nombreux à y être inscrits malgré les informations que pour ma part j'avais déjà fait passer depuis 2012 et ils sont de "clients" de prédilection pour les inspecteurs. Le texte qui date de 2013 prévoit que l'inscription est obligatoire pour une prestation d'activité de pleine nature quelle qu'elle soit et quelle que soit sa durée. On oublie les 16 jours par an passés en Aragon pour l'obligation de s'inscrire ou les 7 jours consécutifs qu'on a pu entendre ici ou là. Cela concerne actuellement surtout le canyon à l'occasion de cette campagne répressive, mais la randonnée, la raquette à neige, la via ferrata, l'alpinisme, le VTT, le ski de randonnée, la spéléologie… sont aussi concernés et ce sur tout le territoire de l'Aragon dès qu'on a passé la frontière (lac d'Estaens en vallée d'Aspe par exemple…). Si les contrôles sur ces activités sont moins importants en ce moment ils sont bien sûr réalisés systématiquement à l'occasion de tout secours…
L'inscription est pourtant relativement simple pour un professionnel français et gratuite: un formulaire d'inscription, copie du diplôme, de l'assurance, procédure en cas de secours, matériel mis à disposition… La réponse est donnée sous trois mois sans quoi elle est réputée acquise.
Il suffit d'emmener ensuite avec soit le récépissé et de le présenter pour que le contrôle soit rapide et apaisé… Le récépissé sous-entend qu'on a le diplôme et l'assurance (on la renvoie chaque année).
C'est l'équivalent de notre carte professionnelle française mais l'Espagne comme tous les pays du monde sauf la France est une fédération et c'est donc chaque région qui définit son cadre. Rappelons qu'en France, le défaut de carte professionnelle est une infraction passible de 15 000 € d'amende et d'un an de prison… Et cette situation s'applique à nos collègues espagnols…
je vous fournis en Espagne les coordonnées d'une avocate spécialisée sur la question pour ceux qui en auraient besoin.
www.a2consultoriaoutdoor.es
Les canyons les plus contrôlés sont le Formiga, le Basender et la Peonera inférieure mais ce ne sont pas les seuls. Les inspecteurs sont matinaux et ils n'ont pas peur de marcher jusqu'au fond du canyon, même sous l'orage…