Je n'avais pas suivi la discussion.
En fait, il est vrai que ton message vise probablement des propos précis venant entre autre de ma part comme pour Moule sèche :
"Belle bouse suréquipé idéal pour les manips par temps pourris !"
pour Escaouprès : "Il n'était pas prévue que cette descente donne grand chose, elle a bien donné ce qu'elle pouvait ! A faire dans l'état d'esprit d'une petite rando d'aprés midi d'hiver !"
Tu as raison, d'estimer que le dénigrement des canyons dans le 13 soit regrettable. Je rappelle d'ailleurs, que j'étais intervenu sur un post avec Thierry pour rappeler qu'il fallait prendre les canyons comme des rando verticale pour passer un bon moment dans la nature que l'inverse.
Comme l'on dit les camarades précédents
la plupart par des fois que le terme est employé il est à prendre avec ironie et humour. Mes deux commentaires précédents le montre bien. Puisque le terme bouse est utilisée, tout en rappelant quels sont les avantages.
De même pour paraphraser les autres forumistes, tous ceux qui emploient ce terme (à tord ou à travers
) sont de gros pratiquants de "bouses" justement. C'est à dire qu'au delà de la descente de canyons dit de difficulté, ils parcourent le reste du temps des canyons dont l'intérêt est limité. Tout ça par amour de la nature et de l'activité. Au mois de septembre j'ai préféré faire le pont de fer au lieu de dormillouse
. Donc, je ne pense pas que l'on puisse dire qu'il y a un mépris d'une caste de canyoneurs hauts niveaux pratiquant exclusivement les oules, tines..etc et le reste condamnés à rêver dans le saut du cabrie. Je ne pense pas qu'il soit bon d'ailleurs de parler de champion du monde du canyon...etc ou autre. Cette communauté n'a pas de leader et lorsque tu rencontreras en chair et en os les susdits "coupable" tu seras surement étonnés de leurs simplicités (D'ailleurs ont-ils une tête de canyoneur
). Toutes les personnes ici présentes ont commencé tranquilement, avec des canyons prés de chez eux, apprenant et découvrant un peu plus à chaque sorti avant de s'engager plus loin. Il faut faire attention des impressions laissées par une sureprésentation immédiate qui ne sont pas la réalité. Le monde du canyon est trop petit pour vouloir prendre un ascendant sur lui par son activité "élitiste". Ce serait alors ne pas comprendre la teneur réelle du mot ambition
On a pris l'habitude d'utiliser le terme bouse suite à la propension de certains et de moi même à descendre des canyons inconnus suite à des ronds dessinés sur des cartes
. Pour nous détendre, j'ai pris en particulier l'habitude de rédiger des commentaires toujours plus humouristiques à ce sujet. Va voir d'ailleurs les commentaires sur les canyons < à 0.5 dans le 04. Il y en a même un dont je parle de Carabouze absolue. A tel point, que j'ai été catalogué comme l'homme aux bouses, ce qui ne m'a pas vexé. Pourtant, .... Cela me fait rire au fond, d'autres problèmes sur terre étant plus grâves. Je vois que cela ne fait rire que moi, je m'en excuse et je modérerais à présent mes commentaires sur les p'tites m..., euh les b... euh les canyons à l'intérêt naturel certain dont l'appréciation esthétique ne permet pas le déplacement des foules (C'est de l'humour
)
Pour la notation. c'est un vrai débat. Tu peux le relancer il n'y a pas de copyright
. A l'origine on a réfléchi à plusieurs systèmes. Mieux valait-il une indication synthétique mais réductrice, une échelle éclatée en 4 critères plus difficilement lisible, ou faire un panache des 2 ? J'avais, malgré mes maigres qualités rédactorial écrit le texte suivant sur le Tessin:
Peut-on noter le Tessin ? Réflexion sur l’échelle intérêt-beauté !
Dès le départ ce petit texte commence mal. En effet, que signifie « noter » un canyon ? Quelle hérésie ! Va-t-on voir un jour un pratiquant furax sortir de son canyon et fulminer appelant le directeur comme s’il était mécontent du repas. Alors que la nature est le monde de la liberté, créant des formes sans fins, peut-on entrer toutes ces merveilles dans des critères objectifs et réducteurs ?
Théoriquement cet exercice est vain. Toutefois, tout pratiquant ayant descendu un canyon est capable de se rappeler de ses plus grands souvenirs. De même, les bouses laissent des souvenirs impérissables. Bien souvent les humanoïdes du fait de leur consubstantialité ressentent les mêmes sensations devant un élément dont le plus grand nombre s’accordera à dire qu’il est beau. Un beau canyon, c’est comme un bon vin ou une jolie fille, on ne sait pas pourquoi, on a du mal à définir les choses, mais on est d’accord, au final, c’est exceptionnel ressortant d’un voyage initiatique.
C’est pourquoi, en sortant de la sensation est en réfléchissant sur les ressorts profonds de ces dernieres, on peut dégager quelques facteurs théoriques. Je complique l’exercice parce que la réflexion porte sur tous les terrains ; calcaire comme granitique. Comment peut-on comparer les formes épurées et totalement lisses source de jeux sans fins du Tessin, et les sculptures complexes aux ambiances indescriptibles des encaissements calcaires.
Quoi qu’il soit, sans avoir la prétention d’épuiser le sujet voilà mes quelques réflexions après avoir descendu 3-4 canyons
).
Tout d’abord quelle échelle employer, sur 3, 4, 5, 10 ou 20. Tout d’abord les échelles sur 10 et 20 ne sont pas valides. Certains les apprécient parce qu’elles permettent de faire un classement plus évident. Malheureusement, l’échelle intérêt beauté est un indice synthétique subjectif. Il n’est pas possible de démultiplier la « note » parce que les discussions seraient sans fin du fait du manque d’objectivité. Mieux vaut une échelle courte et facilement compréhensible, permettant malgré les différences de goût de plus ou moins s’accorder.
L’échelle sur 3 est trop restreinte. Elle a l’avantage de pouvoir utiliser 3 smyleis (Content, moyen, pas content). Malheureusement, elle ne permet pas de faire la différence entre un très beau canyon et un canyon intéressant. Par exemple, dans le topo de l’Ain (Que vous nous conseillons d’acquérir en raison de sa qualité) le Groin est noté d’un sourire et les Gorges de Chaley aussi. Même si le commentaire permet de faire tout de suite la différence, il n’empêche que les 2 ne sont pas comparables. Les gorges de Chaley sont jolies mais en aucun cas atteignent l’intérêt et la beauté du Groin.
L’échelle sur 5 n’est pas suffisante non plus. La moyenne est impossible à trouver. Soit, le canyon a 2 étoiles soit 3. Ensuite, la visibilité graphique est moyenne. Pour ne pas se tromper, il faut compter les étoiles.
L’échelle sur 4 est donc la plus pratique. Elle est graphiquement plus claire lorsque l’on utilise des étoiles. Le « jugement » est plus facile pouvant se résumer à: Bouse, Moyen, Beau, Majeur. De plus, il est possible de subdiviser cette échelle en critère plus objectifs qui sont : caractère aquatique, caractère vertical, qualité de l’encaissement, esthétique global.
Déjà des sites décomposent les critères d’intérêt comme le site des canyons du Tessin réalisé par Lucas Nizzola (Site qui d’ailleurs devrait être la référence pour tous rédacteurs de canyons du fait de son sérieux, sa précision et même son aspect militant). Il propose une « notation » sur l’esthétique du canyon et sa ludicité. Même, si ce choix est très adapté au Tessin, il n’empêche qu’il manque un indice synthétisant cela et permettant au canyoneur moyen de ce faire tout de suite une idée de l’ensemble. Cela satisfait plus les canyoneurs confirmés.
L’échelle sur 4 répond au mieux à la problématique annoncée. Elle offre une vision claire, rapide et synthétique de l’Intérêt-beauté du canyon tout en pouvant la détailler ensuite en plusieurs critères pour les amoureux de la multiplicité (Le problème est le même pour la mesure de la difficulté des canyons, soit une seule échelle synthétique :F, AD, TD.. soit la mesure de la difficulté par 3 critères). Au final, on peut considérer que l’échelle intérêt-beauté sur 4 est l’addition de 4 critères notés sur 10 ( Caractère aquatique, caractère vertical, qualité de l’encaissement, esthétique de l’ensemble), dont le total sur 40 est lui-même redivisé par 10.
Précisons les critères :
- Caractère aquatique : Ce critère mesure l’aspect ludique du canyon. Quelle est la qualité des jeux. Quelle est la beauté des sauts et des toboggans. Existe-t-il des siphons faciles à passer et beaux. A-t-on l’impression d’être à Aqualand…etc. La notion de longueur entre en compte.
- Caractère vertical : Quel est l’intérêt et la beauté des rappels et des cascades. Il n’est pas obligatoire de les descendre. Par exemple dans le rio verde quasiment toutes les cascades peuvent se sauter, mais cela n’enlève pas de « points » à ce critère parce que les cascades sont belles. D’autant plus que même lorsque l’on met la corde les rappels sont d’un grand intérêt. En conséquence, plusieurs critères rendent le rappel plus beau : des parois lisses et épurées, les fil d’araignées, la présence de jets croisées, le passage derrière le jet, la présence de trous…etc. Le granit remportera des points du fait de la capacité de l’eau à polir la roche et le calcaire grâce à la multiplicité des formes.
- Qualité de l’encaissement : Ce critère est le point fort du calcaire. Circuler au fond d’une gorge extrêmement étroite montant de plusieurs dizaines de mètres au dessus de soit est toujours une grande sensation. Les jeux de lumières et d’eaux renforcent la beauté de l’ensemble. L’infernet prêt de Grenoble, le Torrente Grigno dans le Trentin ou Milnarica en Slovénie, sont du fait de la qualité de leur encaissement de grands canyons. La longueur de l’encaissement, les blocs coincés et autres grottes comme à la Maglia sont des facteurs qui valorisent l’ensemble.
- Esthétique globale : Ce critère englobe la marche d’approche. Il apprécie le cadre général, les paysages et l’environnement. La marche d’approche du Mascun et sa descente sont un cas d’école. La Lumière, la couleur et les formes des rochers, de la végétation et de l’eau sont des critères valorisants. Le Rio verde qui paraît banal lorsque l’on regarde sa coupe et fantastique du fait de la profusion et l’intensité des couleurs.
Tous ces critères peuvent être minorés ou majorés par des éléments secondaires : la longueur de l’ensemble, la continuité, la qualité de l’eau, la facilité d’accès…etc. N’entre pas en compte, les critères comme la sur-fréquentation du site, la température de l’eau, le temps..etc. Quel intérêt de faire la Maglia par temps gris, en ayant froid parce que l’on est mal équipé et que l’on a poireauté pendant une demi-heure devant chaque rappel. Pourtant ce canyon reste magnifique.
Ainsi, si on applique cette grille au Mascum, à la Maglia, à Osogna inf. et à l’Infernet, voilà les résultats :
Mascun Maglia Osogna inf Infernet
Sur 10 Sur 10 Sur 10
Caractère Aquatique 9 10 8 7
Caractère Vertical 10 9 8 7
Qualité de l’encaissement 9 10 8 10
Esthétique globale 10 9 6 6
Total Sur 40 38 38 30 30
Total Sur 4 3.8 3,8 3 3
Nombre D’étoiles **** **** *** ***
Il est vrai que la note de la Maglia n’étonne pas. Les jeux sont infinis et les cascades sont esthétiques. La note est valorisée par la présence de la grotte même si d’autres canyons ont un encaissement plus fort. L’aspect général de la vallée minore l’ensemble, à la différence du Mascun qui gagne sur le paysage global.
Osogna inférieur, en revanche a de nombreuses qualités, mais il est trop court et la vallée de Bellinzona sans être laide manque d’intérêt. Même constat pour l’Infernet, d’autant plus que la qualité de l’eau est moyenne.
Bien entendu, le débat sera infini à savoir si la qualité de l’encaissement vaut 6, 7 ou 8. Mais l’arrondi de l’ensemble, mettra tout le monde d’accord. Sachant que la plupart de tout façon, préfère l’avis subjectif et direct sur 4, sans détailler, permettant sans réfléchir de mettre 4/4 à un monument (Sans oublier bien sur ceux qui pensent qu’une telle approche est une hérésie).
Quoi qu’il en soit, au final on revient à la grille déjà développée sur descente canyon par Bertrand et moi-même.
4/4 Ce canyon est vraiment fantastique : il fait partie des plus beaux parcours qui existent. Il est complet : parcours long et original, il est d'un interet continu, sans rupture. Il allie les aspects aquatiques et ludiques (nage, sauts, toboggans...) aux aspects techniques (rappels, mains courantes...). Le milieu est grandiose (paysages, encaissements, formes d'érosions...).
3/4 On retrouve les mêmes critères que précédemment, mais ils sont moins soutenus. Il manque un petit quelque chose pour qu'il passe à la catégorie supérieure : un peu trop court, ou au contraire, il présente des parties exceptionnelles mais sans la continuité... C'est tout de même un très beau parcours.
2/4 Ce canyon présente un des critères précédents, mais n'est pas complet. Par exemple, un très bel encaissement, mais court ou trop sec. De beaux creusements, mais un manque de verticalité... De vraiments beaux passages gachés par la polution affligeante (ordures, qualité de l'eau...).
1/4 On entre dans le domaine du canyon ne présentant d'intérêt que pour les passionnés. Par exemple, il présente une courte partie très belle, mais pour une marche d'approche rédibitoire. Ou bien, le caractère "canyon" n'est pas marqué (cascades très petites, pas vraiment d'encaissement...). Bref, on sent que l'on pourrait vraiment se faire plaisir, mais il manque toujours un élément.
0/4 Soit on a quitté le domaine du canyon (pas de cascades, pas d'encaissement...), soit il y a une accumulation de critères qui rendent ce parcours absolument inintéressant (le canyon est court, plein de troncs et de blocs instables, pour une longue marche d'approche de sanglier, dans les buissons épineux...). Bref, à éviter sous aucun prétexte.
Au final, alors ! que penser du Tessin. Mon avis est difficile à donner et il est relatif (Je commence mal). Le Tessin c’est la Mecque des jeux aquatiques. Les encaissements existent et les parois sont totalement lisses. En quittant le Tessin on a du mal à croire que le calcaire puisse faire de jolis toboggans et de grandes vasques (J’ai failli penser que le Rio Simon était une bouse après avoir quitter Bellinzona). Pourtant, peu de canyons ont une ambiance féerique. Actuellement, je n’ai pas eu le plaisir de descendre Lodrino. Moralité, pour l’instant, seul Pontirone à une grande ambiance dans sa partie finale. Cet encaissement est de type calcaire creusé dans une roche blanche et tachetée qui crée de grandes sensations.
En fait, même si on peut croiser les divers critères, on finit par développer une échelle relative en fonction de chaque terrain, le tout étant affiné par l’importance et la diversité des canyons parcourus.
Bonnes réflexions
Caracal