Suite à la surmultiplication des interdits concernant le canyon on peut se demander s’il est judicieux de diffuser les informations les concernant. Moins les autorités publics seront au courant, moins il y aura de réglementation. De même diffuser l’information c’est entraîner la surfréquentation de lieux sauvages par des gens malpolis.
Il est vrai que le débat concernant la diffusion d’information d’ordre cartographique ne date pas d’aujourd’hui. Au XVIème s. les Espagnols refusaient de donner la moindre information sur les nouvelles terres découvertes afin de monopoliser l’exploitation des richesses locales. Inversement, les Anglais préféraient informer tout le monde afin d’attirer les colons et profiter de ce développement. On sait ce qui advint des deux empires.
Quoi qu’il en soit, l’information est un bien public, dont tout le monde doit avoir accès. Cela ne signifie pas que cette information soit toujours gratuite. Mais l’acte payant doit alors être légitime et justifié par les frais engagés.
La surfréquention ou l’inverse d’une descente de canyon ne dépend pas de sa diffusion surtout si elle est faîte sur Internet. En effet, devant le grand nombre de descentes proposées les pratiquants effectuent un tri. Ce tri est d’ailleurs bien souvent réalisé en fonction des topos papiers qui viennent à sortir sur le marché. De même, nombre de canyons sauvages de grande beauté ne seront jamais très fréquentés du fait de la longueur de l’accès (Plus de 2H) et de la difficulté de la descente (Grandes cascades, relais pourris..etc) En réalité, les canyons surfréquentés s’expliquent par la professionnalisation de leur descente.
D’ailleurs, la rétention d’information sert surtout des intérêts privés. Certains BE ne mentionnent plus la localisation géographique de leur descente voire change le nom du cours d’eau afin de maintenir leur marché captif. De même, dans certains cas, c’est un moyen pour alimenter en nouveautés des topos papiers dont le but est lucratif sans un investissement réel dans l’équipement ou l’exploration (Bien entendu, je ne parle pas de topos récents, ma remarque est une analyse générale sur des cas de figure pouvant éventuellement apparaître, le débat n’est pas là).
De même, doit-on, au nom de la peur de l’interdit limiter l’information. En fait, la question revient à se demander : « Va-t-on longtemps continuer à baisser la tête pour qu’on nous laisse pratiquer notre sport ?». Est-ce que les grandes Jorasses sont interdites du fait des accidents ? Comme pour la poule ou l’œuf, qu’est ce qui existait avant : les contraintes liées aux secours, ou la liberté de mouvement ? Bien entendu, ce n’est pas un appel à agresser les Ediles locales ou les riverains des canyons. Un peu de savoir vivre chez les canyoneurs ne ferait pas de mal. D’autant plus que les secours en montagne ne sont pas une solidarité nationale mais à la charge des communes (Certains pourront sûrement apporter des infos complémentaires la dessus). Ces dépenses devraient être à la charge entière de l’état. Quoi qu’il en soit, certains droits doivent être défendus. Actuellement, notre société se demande si elle doit rester humanistes. C’est à dire doit-elle prendre à sa charge les excès de la nature humaine ? C’est à nous de nous battre à présent pour la société que l’on désire et quoi qu’il en soit, ne pas diffuser d’informations au nom de cette crainte est excessif. De toute façon, elle le sera, chaque génération de canyoneur créant un adepte du petit rond sur la carte

Ensuite, quelle information diffuser. Faut-il détailler ou se limiter au minimum ? J’avoue ne pas avoir de réponses précises. Puisque je préfère les topos light (Un rond sur une carte IGN 25000ème, les topos de Dom Clément

Voilà ces quelques idées. En conséquence, pour vous : Faut-il limiter ou augmenter la diffusion des topos sur Internet, voire sur Papier ? Cette diffusion, est-elle la mort de notre activité ? Quelles sont les limites de l’information ?