


http://www.dailymotion.com/stefly/video ... isse_sport (Il y a : Jolibach au début et le Trümmelbach ensuite)
Trümmelbach
« Et des cataractes pesantes comme les rideaux de cristal, se suspendaient, éblouissantes, à des murailles de métal » ces quelques mots de Baudelaire résume à eux seuls le Trümmelbach.
L’Eiger (3970), l’ogre et sa face nord, lieu de tous les drames et de tous les enjeux; le Jungfrau (4158 m), la jeune fille et ses élégants glaciers; Mönch (4109 m) juste à côté : des montagnes de glaces. Des faces infinies dont les alpinistes les plus chevronnés se sont frottés. Tant de victoires, tant de victimes, mais une histoire mythique écrite par cette volonté de l’homme d’aller plus loin.
18 février 2008, 3000 m plus bas. Nous sommes des nains fasse à cette immensité. La montagne semble paisible, sans risque, ni difficulté. Pourtant sous nos pieds nous attend le Trümmelbach. Même la rivière de ces sommets inaccessibles devait être une légende.
Les paysans de la vallée l’ont appelé ainsi parce les grognements du canyon ressemblaient à des roulements de tambour. Une armée sanguinaire faisait trembler la montagne de ses flots. Le plus étrange c’est que de la de la route on ne voit rien, hormis ce grondement lancinant. Les spécialistes devineront, tout juste perceptible, une entaille.
Pourtant…
Il est 10h30 et nous avons terminé de nous équiper. Nos sacs pèsent 25 kl et nous avons tout pour survivre, du perforateur au point chaud. De la passerelle l’eau coule tranquillement 25 m plus bas. L’encaissement est impressionnant, ténébreux, attirant. Nous nous jetons dans ces entrailles, reste d’inconscience ou envie de savoir.
L’été cette descente est impossible. Drainant parmi les quatre glaciers les plus impressionnants des Alpes le débit moyen au mois de juillet est de 20 m3/s. On peut admirer ce spectacle depuis les passerelles touristiques. Seul l’hiver le niveau devient raisonnable au milieu des chandelles de glace.
Et quelle descente s’offre à nous. Nous parcourons une succession ininterrompue de 18 cascades entre 10 et 48 m. Les étroits sont parfois inférieurs à 50 cm. La roche est magnifiquement sculptée dans un calcaire noir lisse comme un miroir. 1/3 du canyon est dans l’obscurité la plus totale et quelques biefs se prêtent aux sauts. Cette descente est une des plus belles d’Europe. C’est aussi une des plus extrêmes.
Seul les équipes les plus expérimentées peuvent prétendre à sa conquête. Il faut maîtriser les techniques spécifiques du canyon en glace. Entraînez-vous dans la Meije ou Tré la Tête. Les rappels sont techniques, dans l’actif et avec des troncs. La course est extrêmement physique avec un sac lourd qui ne cessera de s’alourdir avec la glace qui pénètre les cordes. Il faut le maximum de matériel , avec les piolets et les crampons. Il n’y a aucune échappatoire. Il est très difficile de rejoindre les passerelles touristiques. Nous l’avons descendu avec 20 l/s. Mais dès 80 l/s la descente devient impossible avec des risques de coincements forts (Tronc, siphon, étroits…) sans compter que vous parviendrez pas à atteindre l’équipement sur le déversoir des cascades. Avec les 20 l/s que nous avons eu lors de notre descente, la cotation difficulté correspond à un v4, a4, V. Mais elle n’intègre pas les critères : glace, froid et neige. La moindre variation de ces facteurs peut rendre dramatique la descente. Malgré la précision des informations données dans cette fiche, la course, à cette heure, a été trop peu répétée pour avoir le recul suffisant pour valider tous les conseils.
Cotation : ED+,
Int/beauté : 3,7/4
Altitude départ : 1095m
Altitude d’arrivée : 840 m
Dénivelé : 255 m
Longueur : 1000 m
Temps d’approche : 1 h
Temps : 4 - 7 H
Temps de retour : 5 mn
Navette : non
Commune : Lauterbrunnen
Massif :
Bassin :
Région, Département : Berne
Carte : 1248 Mürren Cascade maximum :48 m
Hauteur de corde : 2x 55 m
Equipement : en général 1 point protégé des crues même pour le rappel de 50 m. Quelques AN. Il faut quoi qu’il en soit prévoir de quoi rééquiper.
Engagement : extrême. Aucune échappatoire
Conditions aquatiques : la descente est impossible l’été et même l’automne tant que les glaciers fondent. Il faut attendre les grands froids pour que le débit soit entre 20 et 40l/s. La quantité de glace dans les vasques et sur les bords des cascades complique la descente. Les cascades sont arrosées et les cheminements dans les étroits sont peu pratiques. Présence de troncs.
Roche : Calcaire
Période : Novembre – début mars. Sous réserve de conditions.
Législation : ?????
Historique :
Accès aval : De la route cantonale reliant Berne, Thun et Lucerne, à Interlaken prenez la bifurcation pour Lauterbrunnen. Passez le village et continuez à remonter la vallée. 2,5 km après le pont de Lauterbrunnen (après un héliport) vous verrez à gauche un grand panneau indiquant les gorges du Trümmelbach. Garez-vous sur le parking.
Approche : Suivez le chemin touristique qui longe la rivière. Passez RG avant les grilles. Commence un GR bien visible taillé dans la roche et interdit l’hiver aux randonneurs. Les crampons peuvent être utiles au début et à la fin de l’accès, si les marches sont glacées. Le chemin monte par de nombreux lacets. Il finit par revenir sur la gauche et surplombe le canyon. La descente commence au niveau de la passerelle.
Description : Faîtes un rappel de 23 m de la passerelle. Les cascades continuent dans un superbe encaissement sombre et parfaitement lisse. Après la 4ème cascade, le canyon s’ouvre et laisse place à une courte marche avec un petit toboggan. Au niveau d’un énorme bloc l’ensemble se réencaisse. Il faut passer RG pour trouver le point. On passe ces 3 cascades entre 10 et 14 m afin d’arriver au sommet de la grande cascade de 48 m. Le premier danger consiste à rejoindre le point sans se faire éjecter de la vasque du fait du débit. Ensuite, la cascade est très impressionnante faisant un S dont on ne voit pas la fin si ce n’est une bouche sombre. Enfin par gros débit le jet par un geyser tombe dans l’étroit suivant empêchant de passer.
A présent vous entrez dans la partie la plus impressionnante. Vous descendez 5 cascades dans une obscurité totale. La lampe frontale est obligatoire. Certains accès à l’équipement sont délicats. Bien que la lumière revienne cela ne signifie pas que la descente soit plus facile. Bien au contraire on trouve dans cette section les cascades les plus techniques. Les étroits torturés sont parfois d’une largeur inférieure à 50 cm. Les cascades sont arrosées. La plus complexe est une C28 qui commence par un goulet que l’on croit pouvoir désescalader. Il faut en réalité utiliser le monopoint RG. 10 m plus bas il y a 2 points RG, mais ils sont inaccessibles. L’autre point RD 10 m plus bas est à peine plus facile à atteindre. Après cette dernière difficulté vous sortez de l’encaissement par un joli rappel. Vous pouvez enfin souffler et vous congratuler.
Sortie : reprenez RD le chemin touristique.
Vue de la première cascade de la passerelle !

Dans l'oscuros


La dernière cascade. Enfin !

Ambiance Mister Freez. T° -4°

Niveau de la 23 m vu 3 jours aprés des passerelles. Il fait +5° et la glace pilée a fondue.

Et enfin voilà le niveau d'eau au mois de Juillet. Oups ça doit-être dur à passer !
