Canyon autour du lac de Côme : le fantastique val Bodengo et
Publié : jeu. 02 sept. 2004 19:26
Canyon autour du lac de Côme : le fantastique val Bodengo et l’angoissant Cormor
Des toboggans de 15 m de long vous happant dans un gueule de roche ouverte, des sauts dans des piscines vertes immenses, un Granit blanc virginal usé en des cercles concentriques, des rappels dans un noir absolu sous une lumière vacillante, tels sont les bijoux qui se cachent autour des Alpes de Bergame.
En effet, entre le lac d’Iséo et le Lac de Côme se cache un ensemble de hautes vallées dont le Val Camonica, Valtelina et le val Chiavenna. A l’intérieur recèle un ensemble de descentes dont certaines vous laisseront un souvenir durable dont le Val Bodengo et Cormor.
Tout d’abord, un petit mot sur le topo. La référence reste la série des Goles et canyons et pour ce cas le Tome 3, Italia du Nord-Ouest. Ce tome est toujours aussi sérieux que les autres d’autant plus qu’il est traduit en Allemand et en Français. Toutefois, à mon goût, je trouve que sur certaines descentes, ils ont exagéré l’intérêt-beauté.
Le mieux est de commencer par le Val Bodengo. L’autoroute y est quasiment directe. Lors de notre arrivée dans cette vallée, notre périple a failli tourner court. En effet, la route d’accès est à péage, ce qui nous irrita quelque peu. Cet accès est une route privée gérée par les habitants du val et dont on achète l’autocollant au tratoria-bar qui se trouve sur la route, où à tout autre commerçant. Quoi qu’il en soit, nous vous conseillons de payer le péage, vous ne le regretterez pas. De même inutile de tenter de passer outre, ce sont les habitants du val qui surveillent le respect de ce péage.
Val Bodengo I et II : Le Val Bodengo se divise en 3 parties qui vont du plus facile au plus dur. Nous vous conseillons de faire le premier jour le Val bodengo I et II, le deuxième jour le val Bodengo III et le 3ème jour, si vous n’êtes pas trop fatigué, le val Pilotera. Le val Bodengo I s’adresse aux enfants ou à toutes personnes qui veulent s’initier à la pratique du canyon. Dans le Val Bodengo II, vous commencez à entrer dans le vif du sujet. Les difficultés techniques sont faibles, mais vous aurez une idée plus précise de l’intérêt de la vallée. Même si la continuité n’est pas aussi forte que celle du Llech, les sauts et les toboggans s’enchaînent sans discontinuer. En particulier un d’une 10aine de mètres. En vous retournant après votre descente vous semblerez voir une gueule énorme engloutissant le canyoneur. Pour l’accès la carte du topo peut entraîner une petite confusion entre le grand pont qui enjambe le val Pilotera et le petit pont Bedolina qui se trouve plus haut au départ. La navette pour le val Bodengo I et II est courte est peut-être faîtes avec une seule voiture.
Val Bodengo III : Après avoir déjà fait 3 à 4 H de canyon, vous pouvez avoir l’envie d’enchaîner le Val Bodengo III. Mai là, vous tombez dans une autre dimension, la descente s’étale sur 450 m de dénivelés, pendant 6H, au milieu d’un débit qui est devenu conséquent. Cette partie est réservée aux équipes entraînées. Lors de notre passage, Pascal Van Duin ( E.mail : info@topcanyon.com), le guide de haute montagne du Val, venait tout juste de rééquiper entièrement le canyon en Broche de 50kn, en diminuant nombre de frottements. D’ailleurs, nous vous conseillons de faire appel à ces services si vous doutez de votre niveau technique, d’autant plus qu’il y a des cheminements complexes dans les chaos, voire dans les encaissements. Le rappel suspendu de 60 m n’est pas très facile à négocier. En plus d’être très sympathique et compétent, il parle français et prépare le topo sur les canyons de Lombardie traduit en Français et en Allemand (A vos bourses). Il vous fera mieux apprécier tous les aspects ludiques du canyon.
Pour le reste, la descente est une symphonie d’eau, de formes et de couleurs. L’eau est translucide, d’un vert émeraude en face de sommets esthétiques. La roche ressemble à celle de la partie inférieure de Pontirone se trouvant juste de l’autre côté dans le Tessin. Elle est très blanche est veinées, ce qui donne des formes d’érosion originales, lorsque l’eau a creusé le rocher horizontalement, formant des cercles concentriques qui se rapprochent. En dehors des grands sauts et autres rappels, le point fort de la descente est son formidable toboggan d’au moins 15 m de long. Attention, tout le monde ne peut pas l’aborder avec la fleur au fusil. Il commence par une descente raide qui s’atténue comme pour former un tremplin avant un cassé de 6-7 m. Si vous le prenez au point le plus haut possible (Ce que nous déconseillons), l’accélération est forte, avant de décoller dans tous les sens et de retomber de 7-8 m au mieux dans la vasque. Si vous ne parvenez pas à contrôler votre « décollage » et réception dans l’eau vous risquez de vous blesser gravement (En particulier au dos.)
Pour critiquer un peu, on peut regretter les petites marches et désescalades dans les blocs. De même la cascade de 60m aurait pu être plus esthétique. Mais, quoi qu’il en soit, le Val Bodengo, à mon goût, fait partie des grandes descentes européennes.
Après la descente nous vous conseillons de vous arrêter au Trattoria Bar Dunadiv (Bar auquel vous vous serez arrêté pour acheter le permis de passage). En plus de sa vue grandiose sur le Val Chiavenna et des conseils du patron si vous êtes perdus, le restaurant propose un succulent et patangruélique plat de viande à seulement 8€. La soirée que nous avons passée fut de la science fiction pour nous pauvre français ne possédant que 2 langues au mieux. Dégustant les alcools offert par le patron, les phrases fusaient en italiens, anglais, français, allemands, Romanches et accessoirement Espagnol.
Dans le secteur se trouve aussi le Val Pilotera (2/4). Cette descente n’a pas l’aspect grandiose de sa voisine. Mais, elle forme une course agréable constituée de beaux obstacles entrecoupés de marches. Le problème est là aussi l’accès. Il y a bien une piste qui permet de monter jusqu’au village. Mais celle-ci est aussi à péage, 5€ par jour et par passage (hic). Il y a une autre possibilité. Vous pouvez emprunter le chemin de randonnée D6, mettant le canyon à 1H30 de marches. La montée peut paraître longue, mais nous vous conseillons de passer plutôt par là. La randonnée est très belle sur un chemin de Pierre, au milieu de la forêt et des petites maisons typiques du val.
En remontant le Val Chiavenna vers le Val Bregalia, vous passez en Suisse dans le Canton des Grisons. Ce canton est encore plus déroutant au point de vue des langues. En plus des 4 langues officielles : Français, Allemand, Italien et Romanche ; le canton des Grisons a 5 romanches officiels, sachant que le dialecte de Bondo ou se trouve le canyon est une forme d’italien (Le Bregaliate). Cette partie des Alpes se prêtent moins au canyon. Les cours d’eau ont du mal à s’encaisser. (Peut-être sont-ils plus récents et la roche est-elle plus dure). Toutefois, le Val Bondasca et intéressant à descendre (Voir texte annexe). Il est connu et pratiqué par les guides Grisons et Italiens qui nous ont donné les infos. Il recèle des passages joliment encaissés et des rappels esthétiques (2,5/4).
Après ce tour dans le Val Chiavenna, vous pouvez remonter le Valtellina. A côté de Sondrio se love l’autre grande course du secteur : le Torrente Cormor. Cette ténébreuse descente est la plus angoissante de l’Italie du Nord. Tout d’abord, elle se trouve sous 2 barrages dont le plus imposant fait 200m de haut. Ils captent toutes les eaux des sommets alentours qui culminent à plus de 4000m avec le Pic Bernina et le Piz Zupo. Les glaciers sont monumentaux. La descente, n’est donc possible uniquement parce que le barrage pompe toute l’eau. Il suffit que les vannes bougent de quelques centimètres pour ennoyer complètement le canyon. Un numéro de téléphone existe pour savoir si des manœuvres hydrauliques sont prévues. Lorsque nous l’avons appelé du fait de notre mauvais italien la réponse a été confuse. En revanche, lorsqu’un Italien a posé la question la réponse a été immédiate (CQFD). Cormor est un vrai canyon. Son encaissement est très sculpté et étroit. Mais lorsque les glaciers se sont retirés, d’énormes blocs se sont retrouvés coincés sans compter les effondrements des falaises environnantes. Moralité, le canyon a été entièrement remblayé. 80 % de la descente se fait dans un noir absolu ou quasi complet. Lorsque le ciel est azur (Ce qui de toute façon est très fortement conseillé) seul de petits filets de lumières s’immiscent au milieu des blocs pour former une lueur irréelle. En conséquence, trouver son itinéraire dans ce dédale est d’une grande difficulté, il faut chercher les amarrages et passer dans des trous de souris. La descente est donc réservée aux experts maîtrisant leurs nerfs surtout si vous n’êtes pas un spéléo. Lors de notre passage, pour couronner la descente, 2 belles muses offrant au soleil leurs atours les plus agréables nous attendaient à la sortie. Mais cela est une autre histoire…. Pour critiquer un peu, il faut reconnaître que l’encaissement est d’une grande beauté avec des cascades joliment sculptées. Toutefois, il manque des sauts et des toboggans ludiques. Quoi qu’il en soit cette descente est une des plus originale des Alpes (3,5-4/4)
Dans le secteur se trouve d’autres canyons que nous n’avons malheureusement pas tous parcouru. Toutefois un petit mot sur Lésina. Dans le topo, il est donné comme un monument local. Certes, il n’est pas laid, mais ce n’est en aucun cas un itinéraire exceptionnel (2-2,5/4. Même l’ouvreur (Pascal Van duin) se demande les raisons d’un tel engouement. Certes, le toboggan de 14 m est tout à la fois beau et impressionnant. Mais ensuite, il y a des marches avec des troncs qui barrent le lit du cours d’eau. Les obstacles manquent de caractère malgré la présence de jeux. Bien entendu, faîtes la descente si vous voulez terminer agréablement l’après midi. Au sujet, du barrage, un numéro est proposé par le topo. Nous avons téléphoné. Le responsable nous a gentiment répondu en Français qu’ils étaient là pour produire de l’électricité non pas pour promener les touristes. Bien que nous étions d’accord avec ses propos cela ne nous a pas beaucoup avancé.
En passant le col d’Aprica, vous tombez sur le val Camonica qui vous mène sur le lac d’Iséo. Là se trouve 2 canyons. Tout d’abord, le torrente Trobiolo que je n’ai pas descendu parce que je ne suis pas arrivé à trouver le chemin d’accès sans navette (Argh). Il semble très esthétique. Lors de mon passage, les problèmes de pollution ne paraissaient pas empêcher la descente.
En revanche, j’ai parcouru le torrente Résio. Son intérêt n’est pas aussi grand que ce qu’en dit le topo (2-2.5/4). Il est tout de même constitué de beaux bassins dans un rocher rouge. Malheureusement, il y a beaucoup de désescalades de blocs glissants et sans grands caractères, avec des rappels fastidieux. Toutefois, il vaut tout de même le détour.
Notre périple dans cette région ne s’est pas arrêté ici. Nous restant quelques jours nous avons fait une dernière Halte au sud de lac de Côme au niveau de Lecco. A cet endroit se trouve un joli massif calcaire et métamorphique qui se jette dans le lac. Le meilleur compromis en terme de camping a été celui de Grigna dans la partie inférieur du Valsassina, plaine parallèle au lac de Côme. De là vous pouvez facilement rayonner sur 6 canyons. Pour y accéder, dans Lecco suivez les panneaux indiquant le Valsassina, passez Ballabio et quelques kilomètre après vous tomberez dessus (14,5€/J pour 2 personnes, 2 tentes, 2voitures)
Le canyon le plus intéressant que nous avons descendu est le Rio Caldone ou le Val Boazzo (3/4). Cette descente est formée de nombreux chaos avec des cascades sous blocs esthétiques. Il y a pas mal de sauts et petits toboggans. Attention, le siphon dont parle le topo n’est pas une légende. En début de saison lorsque le débit est important, il peut-être facilement dangereux. Nous avons réinstallé la chaîne qui est en travers du cours d’eau. Mais elle sera probablement arrachée à la prochaine crue. L’accès aval est difficile à trouver. Encore une fois un italien âgé n’a pas eu peur d’enjamber sa mobylette pour nous amener directement au départ. Pour éviter cela, il y a bien un panneau qui indique l’entreprise Morganti. Mais, il n’est visible uniquement lorsque vous venez de Ballabio (C'est-à-dire le sens inverse de la route que vous emprunterez logiquement). Ensuite, suivez la via Galilei.
Le forra di val Monastero est intéressant (2,5/4). C’est une descente formée d’un grand nombre de petites cascades bien sculptées dans un encaissement marqué. Le tout se terminant par une très belle cascade de 50m, dont l’équipement sans frottement permet de se lâcher un peu. Malgré cela, il manque des vasques profondes laissant la possibilité de sauts et de toboggans (1 seul toboggan). Le parking est lui aussi difficile à trouver. Il faut arriver à la Chiesa Campelli. En suivant les indications du topo si vous tombez rapidement à côté d’une église assez récente avec un parking spacieux sans voir de bassins c’est que vous vous êtes trompés. Remontez un peu pour prendre à droite (donc à gauche si vous êtes dans le bon sens) une très mauvaises route-piste (interdite) qui descend assez bas. Là vous trouverez un petit parking terreux. Garez vous bien sans gêner. Les bassins sont bien visibles. Ensuite, le chemin est difficile à voir, d’autant plus qu’il y a des propriétés privées de partout. Pour le trouver rejoignez au mieux la maison (Qui est privée) qui se trouve à droite et derrière commence un chemin qui suit la prise d’eau. Malgré tout ces interdits et propriétés privées, les habitants nous ont laissé emprunter la piste sans problème et traverser leur propriété sans râler. Certes nous étions très poli malgré notre mauvais italien, mais cela nous a tout de même étonné.
Enfin, le Torrente Acquaduro. Globalement nous avons été assez dessus. Certes il y a des sauts et des toboggans, quelques encaissements et jolis rappels. Malheureusement tout pourrait être mieux fini. Il y a tout le long et surtout dans la 2ème partie un sentiment de frustrations par rapport à ce qu’aurait pu être cette descente et ce qu’elle n’est pas. La fin se termine par une marche fastidieuse. Pour les parkings, la gendarmerie des carabiniers se trouve facilement à l’entrée du village. Pour accéder en haut et si vous n’avez pas trouvé les rue décrites dans le topo suivez le panneau val Baldiano. L’utilisation des pistes est déconseillée du fait de la difficulté à les trouver et de l’état dans laquelle elles se trouvent. Si vous êtes perdu peut-être tomberez vous sur un canyoneur local qui vous renseignera avant que vous posiez la première question (Certes, il m’a remarqué alors que je traversais le village à contresens).
Voilà pour ces quelques descentes qui espérons le, rempliront une ou deux journées mémorables.
Caracal
Des toboggans de 15 m de long vous happant dans un gueule de roche ouverte, des sauts dans des piscines vertes immenses, un Granit blanc virginal usé en des cercles concentriques, des rappels dans un noir absolu sous une lumière vacillante, tels sont les bijoux qui se cachent autour des Alpes de Bergame.
En effet, entre le lac d’Iséo et le Lac de Côme se cache un ensemble de hautes vallées dont le Val Camonica, Valtelina et le val Chiavenna. A l’intérieur recèle un ensemble de descentes dont certaines vous laisseront un souvenir durable dont le Val Bodengo et Cormor.
Tout d’abord, un petit mot sur le topo. La référence reste la série des Goles et canyons et pour ce cas le Tome 3, Italia du Nord-Ouest. Ce tome est toujours aussi sérieux que les autres d’autant plus qu’il est traduit en Allemand et en Français. Toutefois, à mon goût, je trouve que sur certaines descentes, ils ont exagéré l’intérêt-beauté.
Le mieux est de commencer par le Val Bodengo. L’autoroute y est quasiment directe. Lors de notre arrivée dans cette vallée, notre périple a failli tourner court. En effet, la route d’accès est à péage, ce qui nous irrita quelque peu. Cet accès est une route privée gérée par les habitants du val et dont on achète l’autocollant au tratoria-bar qui se trouve sur la route, où à tout autre commerçant. Quoi qu’il en soit, nous vous conseillons de payer le péage, vous ne le regretterez pas. De même inutile de tenter de passer outre, ce sont les habitants du val qui surveillent le respect de ce péage.
Val Bodengo I et II : Le Val Bodengo se divise en 3 parties qui vont du plus facile au plus dur. Nous vous conseillons de faire le premier jour le Val bodengo I et II, le deuxième jour le val Bodengo III et le 3ème jour, si vous n’êtes pas trop fatigué, le val Pilotera. Le val Bodengo I s’adresse aux enfants ou à toutes personnes qui veulent s’initier à la pratique du canyon. Dans le Val Bodengo II, vous commencez à entrer dans le vif du sujet. Les difficultés techniques sont faibles, mais vous aurez une idée plus précise de l’intérêt de la vallée. Même si la continuité n’est pas aussi forte que celle du Llech, les sauts et les toboggans s’enchaînent sans discontinuer. En particulier un d’une 10aine de mètres. En vous retournant après votre descente vous semblerez voir une gueule énorme engloutissant le canyoneur. Pour l’accès la carte du topo peut entraîner une petite confusion entre le grand pont qui enjambe le val Pilotera et le petit pont Bedolina qui se trouve plus haut au départ. La navette pour le val Bodengo I et II est courte est peut-être faîtes avec une seule voiture.
Val Bodengo III : Après avoir déjà fait 3 à 4 H de canyon, vous pouvez avoir l’envie d’enchaîner le Val Bodengo III. Mai là, vous tombez dans une autre dimension, la descente s’étale sur 450 m de dénivelés, pendant 6H, au milieu d’un débit qui est devenu conséquent. Cette partie est réservée aux équipes entraînées. Lors de notre passage, Pascal Van Duin ( E.mail : info@topcanyon.com), le guide de haute montagne du Val, venait tout juste de rééquiper entièrement le canyon en Broche de 50kn, en diminuant nombre de frottements. D’ailleurs, nous vous conseillons de faire appel à ces services si vous doutez de votre niveau technique, d’autant plus qu’il y a des cheminements complexes dans les chaos, voire dans les encaissements. Le rappel suspendu de 60 m n’est pas très facile à négocier. En plus d’être très sympathique et compétent, il parle français et prépare le topo sur les canyons de Lombardie traduit en Français et en Allemand (A vos bourses). Il vous fera mieux apprécier tous les aspects ludiques du canyon.
Pour le reste, la descente est une symphonie d’eau, de formes et de couleurs. L’eau est translucide, d’un vert émeraude en face de sommets esthétiques. La roche ressemble à celle de la partie inférieure de Pontirone se trouvant juste de l’autre côté dans le Tessin. Elle est très blanche est veinées, ce qui donne des formes d’érosion originales, lorsque l’eau a creusé le rocher horizontalement, formant des cercles concentriques qui se rapprochent. En dehors des grands sauts et autres rappels, le point fort de la descente est son formidable toboggan d’au moins 15 m de long. Attention, tout le monde ne peut pas l’aborder avec la fleur au fusil. Il commence par une descente raide qui s’atténue comme pour former un tremplin avant un cassé de 6-7 m. Si vous le prenez au point le plus haut possible (Ce que nous déconseillons), l’accélération est forte, avant de décoller dans tous les sens et de retomber de 7-8 m au mieux dans la vasque. Si vous ne parvenez pas à contrôler votre « décollage » et réception dans l’eau vous risquez de vous blesser gravement (En particulier au dos.)
Pour critiquer un peu, on peut regretter les petites marches et désescalades dans les blocs. De même la cascade de 60m aurait pu être plus esthétique. Mais, quoi qu’il en soit, le Val Bodengo, à mon goût, fait partie des grandes descentes européennes.
Après la descente nous vous conseillons de vous arrêter au Trattoria Bar Dunadiv (Bar auquel vous vous serez arrêté pour acheter le permis de passage). En plus de sa vue grandiose sur le Val Chiavenna et des conseils du patron si vous êtes perdus, le restaurant propose un succulent et patangruélique plat de viande à seulement 8€. La soirée que nous avons passée fut de la science fiction pour nous pauvre français ne possédant que 2 langues au mieux. Dégustant les alcools offert par le patron, les phrases fusaient en italiens, anglais, français, allemands, Romanches et accessoirement Espagnol.
Dans le secteur se trouve aussi le Val Pilotera (2/4). Cette descente n’a pas l’aspect grandiose de sa voisine. Mais, elle forme une course agréable constituée de beaux obstacles entrecoupés de marches. Le problème est là aussi l’accès. Il y a bien une piste qui permet de monter jusqu’au village. Mais celle-ci est aussi à péage, 5€ par jour et par passage (hic). Il y a une autre possibilité. Vous pouvez emprunter le chemin de randonnée D6, mettant le canyon à 1H30 de marches. La montée peut paraître longue, mais nous vous conseillons de passer plutôt par là. La randonnée est très belle sur un chemin de Pierre, au milieu de la forêt et des petites maisons typiques du val.
En remontant le Val Chiavenna vers le Val Bregalia, vous passez en Suisse dans le Canton des Grisons. Ce canton est encore plus déroutant au point de vue des langues. En plus des 4 langues officielles : Français, Allemand, Italien et Romanche ; le canton des Grisons a 5 romanches officiels, sachant que le dialecte de Bondo ou se trouve le canyon est une forme d’italien (Le Bregaliate). Cette partie des Alpes se prêtent moins au canyon. Les cours d’eau ont du mal à s’encaisser. (Peut-être sont-ils plus récents et la roche est-elle plus dure). Toutefois, le Val Bondasca et intéressant à descendre (Voir texte annexe). Il est connu et pratiqué par les guides Grisons et Italiens qui nous ont donné les infos. Il recèle des passages joliment encaissés et des rappels esthétiques (2,5/4).
Après ce tour dans le Val Chiavenna, vous pouvez remonter le Valtellina. A côté de Sondrio se love l’autre grande course du secteur : le Torrente Cormor. Cette ténébreuse descente est la plus angoissante de l’Italie du Nord. Tout d’abord, elle se trouve sous 2 barrages dont le plus imposant fait 200m de haut. Ils captent toutes les eaux des sommets alentours qui culminent à plus de 4000m avec le Pic Bernina et le Piz Zupo. Les glaciers sont monumentaux. La descente, n’est donc possible uniquement parce que le barrage pompe toute l’eau. Il suffit que les vannes bougent de quelques centimètres pour ennoyer complètement le canyon. Un numéro de téléphone existe pour savoir si des manœuvres hydrauliques sont prévues. Lorsque nous l’avons appelé du fait de notre mauvais italien la réponse a été confuse. En revanche, lorsqu’un Italien a posé la question la réponse a été immédiate (CQFD). Cormor est un vrai canyon. Son encaissement est très sculpté et étroit. Mais lorsque les glaciers se sont retirés, d’énormes blocs se sont retrouvés coincés sans compter les effondrements des falaises environnantes. Moralité, le canyon a été entièrement remblayé. 80 % de la descente se fait dans un noir absolu ou quasi complet. Lorsque le ciel est azur (Ce qui de toute façon est très fortement conseillé) seul de petits filets de lumières s’immiscent au milieu des blocs pour former une lueur irréelle. En conséquence, trouver son itinéraire dans ce dédale est d’une grande difficulté, il faut chercher les amarrages et passer dans des trous de souris. La descente est donc réservée aux experts maîtrisant leurs nerfs surtout si vous n’êtes pas un spéléo. Lors de notre passage, pour couronner la descente, 2 belles muses offrant au soleil leurs atours les plus agréables nous attendaient à la sortie. Mais cela est une autre histoire…. Pour critiquer un peu, il faut reconnaître que l’encaissement est d’une grande beauté avec des cascades joliment sculptées. Toutefois, il manque des sauts et des toboggans ludiques. Quoi qu’il en soit cette descente est une des plus originale des Alpes (3,5-4/4)
Dans le secteur se trouve d’autres canyons que nous n’avons malheureusement pas tous parcouru. Toutefois un petit mot sur Lésina. Dans le topo, il est donné comme un monument local. Certes, il n’est pas laid, mais ce n’est en aucun cas un itinéraire exceptionnel (2-2,5/4. Même l’ouvreur (Pascal Van duin) se demande les raisons d’un tel engouement. Certes, le toboggan de 14 m est tout à la fois beau et impressionnant. Mais ensuite, il y a des marches avec des troncs qui barrent le lit du cours d’eau. Les obstacles manquent de caractère malgré la présence de jeux. Bien entendu, faîtes la descente si vous voulez terminer agréablement l’après midi. Au sujet, du barrage, un numéro est proposé par le topo. Nous avons téléphoné. Le responsable nous a gentiment répondu en Français qu’ils étaient là pour produire de l’électricité non pas pour promener les touristes. Bien que nous étions d’accord avec ses propos cela ne nous a pas beaucoup avancé.
En passant le col d’Aprica, vous tombez sur le val Camonica qui vous mène sur le lac d’Iséo. Là se trouve 2 canyons. Tout d’abord, le torrente Trobiolo que je n’ai pas descendu parce que je ne suis pas arrivé à trouver le chemin d’accès sans navette (Argh). Il semble très esthétique. Lors de mon passage, les problèmes de pollution ne paraissaient pas empêcher la descente.
En revanche, j’ai parcouru le torrente Résio. Son intérêt n’est pas aussi grand que ce qu’en dit le topo (2-2.5/4). Il est tout de même constitué de beaux bassins dans un rocher rouge. Malheureusement, il y a beaucoup de désescalades de blocs glissants et sans grands caractères, avec des rappels fastidieux. Toutefois, il vaut tout de même le détour.
Notre périple dans cette région ne s’est pas arrêté ici. Nous restant quelques jours nous avons fait une dernière Halte au sud de lac de Côme au niveau de Lecco. A cet endroit se trouve un joli massif calcaire et métamorphique qui se jette dans le lac. Le meilleur compromis en terme de camping a été celui de Grigna dans la partie inférieur du Valsassina, plaine parallèle au lac de Côme. De là vous pouvez facilement rayonner sur 6 canyons. Pour y accéder, dans Lecco suivez les panneaux indiquant le Valsassina, passez Ballabio et quelques kilomètre après vous tomberez dessus (14,5€/J pour 2 personnes, 2 tentes, 2voitures)
Le canyon le plus intéressant que nous avons descendu est le Rio Caldone ou le Val Boazzo (3/4). Cette descente est formée de nombreux chaos avec des cascades sous blocs esthétiques. Il y a pas mal de sauts et petits toboggans. Attention, le siphon dont parle le topo n’est pas une légende. En début de saison lorsque le débit est important, il peut-être facilement dangereux. Nous avons réinstallé la chaîne qui est en travers du cours d’eau. Mais elle sera probablement arrachée à la prochaine crue. L’accès aval est difficile à trouver. Encore une fois un italien âgé n’a pas eu peur d’enjamber sa mobylette pour nous amener directement au départ. Pour éviter cela, il y a bien un panneau qui indique l’entreprise Morganti. Mais, il n’est visible uniquement lorsque vous venez de Ballabio (C'est-à-dire le sens inverse de la route que vous emprunterez logiquement). Ensuite, suivez la via Galilei.
Le forra di val Monastero est intéressant (2,5/4). C’est une descente formée d’un grand nombre de petites cascades bien sculptées dans un encaissement marqué. Le tout se terminant par une très belle cascade de 50m, dont l’équipement sans frottement permet de se lâcher un peu. Malgré cela, il manque des vasques profondes laissant la possibilité de sauts et de toboggans (1 seul toboggan). Le parking est lui aussi difficile à trouver. Il faut arriver à la Chiesa Campelli. En suivant les indications du topo si vous tombez rapidement à côté d’une église assez récente avec un parking spacieux sans voir de bassins c’est que vous vous êtes trompés. Remontez un peu pour prendre à droite (donc à gauche si vous êtes dans le bon sens) une très mauvaises route-piste (interdite) qui descend assez bas. Là vous trouverez un petit parking terreux. Garez vous bien sans gêner. Les bassins sont bien visibles. Ensuite, le chemin est difficile à voir, d’autant plus qu’il y a des propriétés privées de partout. Pour le trouver rejoignez au mieux la maison (Qui est privée) qui se trouve à droite et derrière commence un chemin qui suit la prise d’eau. Malgré tout ces interdits et propriétés privées, les habitants nous ont laissé emprunter la piste sans problème et traverser leur propriété sans râler. Certes nous étions très poli malgré notre mauvais italien, mais cela nous a tout de même étonné.
Enfin, le Torrente Acquaduro. Globalement nous avons été assez dessus. Certes il y a des sauts et des toboggans, quelques encaissements et jolis rappels. Malheureusement tout pourrait être mieux fini. Il y a tout le long et surtout dans la 2ème partie un sentiment de frustrations par rapport à ce qu’aurait pu être cette descente et ce qu’elle n’est pas. La fin se termine par une marche fastidieuse. Pour les parkings, la gendarmerie des carabiniers se trouve facilement à l’entrée du village. Pour accéder en haut et si vous n’avez pas trouvé les rue décrites dans le topo suivez le panneau val Baldiano. L’utilisation des pistes est déconseillée du fait de la difficulté à les trouver et de l’état dans laquelle elles se trouvent. Si vous êtes perdu peut-être tomberez vous sur un canyoneur local qui vous renseignera avant que vous posiez la première question (Certes, il m’a remarqué alors que je traversais le village à contresens).
Voilà pour ces quelques descentes qui espérons le, rempliront une ou deux journées mémorables.
Caracal