************************* Los cinco hermanos (les cinq frères) *********************************
------------------------------------------------------------1er épisode----------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------ Los Hermanos 1 y 3 -------------------------------------------------------------------
Photos et vidéos :
https://www.facebook.com/mickael.menage ... 8728117324
Los cinco hermanos, c'est ainsi que j'ai baptisé ces fameux canyons que nous allons explorer en cette fin du mois de Mai 2021.
Avec Yan, nous retrouvons mes amis espagnols Sergio, Ismael et Hugo. Surprise pour ces derniers qui ne savent toujours pas encore où nous allons. Cela fait partie du plan. Nous empruntons une petite route puis 12 km de pistes pour approcher enfin les canyons tant attendus. L'exploration va débuter par un des affluents de celui qui me paraît le plus prometteur (barranco N°1
https://youtu.be/UExrlgNl8Yc ).
Fin d'après-midi, nous partons en repérage pour trouver une entrée. La nature du terrain, un conglomérat extrêmement friable et la raideur des pentes laissent peu d'opportunités pour descendre. Finalement après quelques recherches, une trace de sente nous amène assez facilement au fond du talweg. Celui ci est envahi par la végétation, épineuse on s'en serait douté ... Nous remontons aux voitures avec l'idée de s'armer d'une cisaille pour le lendemain.
Nous comptions faire un bivouac mais la découverte d'un refuge libre nous fait changer d'avis, optant pour plus de confort. Soirée festive au coin du feu dans ce lieu inespéré. Le premier soir, nous recevons la visite de deux invités : des renards étonnamment pas farouches, presque comme domestiqués.
Le jour suivant, nous avons opté pour les pantalons de rando avec la combi au cas ou dans le sac. Peu après être entrés dans le lit du talweg, surprise, nous tombons sur un reste de civilisation : une ancienne ruche aragonaise, tressée avec de l'osier (Arna).
La cisaille et un bâton vont se révéler très utile pour franchir les 200 premiers mètres envahis par la végétation parfois très épineuse. Nous passons parfois à quatre pattes sous les ronciers.
Puis la végétation disparaît pour faire place à un lit avec des galets et un peu d'eau. Les parois qui nous entourent sont déjà assez hautes et le canyon s'enfonce toujours. A ma grande surprise, il devient rapidement ce qu'on appelle un estrecho (étroit) sinueux. Avec les vues aériennes, je n'avais pas deviné cela dès le début du cours d'eau. J'imagine alors les 2,5 km qui nous attendent devant nous et l'engagement que cela représente. Le canyon se fait très étroit, nous obligeant à passer de côté sans les sacs. Nous nous faufilons comme nous pouvons dans cette souricière dont l'issue est incertaine. Puis vient la petite déception de la journée avec la découverte d'un relais équipé. Nous nous en doutions et là c'est confirmé, nous ne sommes pas les premiers. Nous allons rencontrer ensuite 3 petits rappels qui finalement peuvent se franchir en désescalade. Parfois le canyon s'élargit un peu pour laisser places à quelques petites salles. La progression est alors beaucoup plus aisée. Puis surprise, la faille s'enfonce tellement que nous cheminons dans un bel oscuros où la nuit est quasi totale. Dans ces entrailles, c'est plutôt l'impression de faire de la spéléo que du canyoning. Après quelques centaines de mètres, vient enfin un élargissement. Nous respirons ! Sur les côtés la végétation à la faveur d'un peu de lumière a pris ses aises mais là aussi impossible de s'échapper étant donné la hauteur des parois. Nous reprenons la progression avec un ressaut un peu plus impressionnant et non équipé. Tentative de planter un spit mais j'y casse les dents de la cheville tellement la roche est dure. Finalement on passera en désescalade. Nous arrivons à la confluence avec le cours d'eau principal que nous allons remonter sur 200m avec quelques escalades. Nous butons sur un obstacle infranchissable : une petite vasque surmontée d'un ressaut lisse de quelques mètres. En haut de ce mur brille une plaquette. Demi-tour et redescente à la confluence.
Suit un estrecho sans obstacle majeur mais toujours très étroit qui ne nous permet pas de passer de face. Nous devons passer de côté à « l'égyptienne ». Cette progression très éprouvante nous oblige à traîner nos sacs beaucoup trop lourds et volumineux qui se coincent sans arrêt. En matière d'étroiture, beaucoup d'entre nous avons pour référence le barranco de Lumos en sierra de Guara avec son passage semblable d'une vingtaine de mètres. Là, il s'agit au total de plusieurs centaines de mètres. Du jamais vu dans ma vie de canyoniste ! Puis le canyon s'élargit enfin et la progression se fait beaucoup plus facile et s'apparente à une randonnée dans une belle galerie. Les parois s'illuminent de belles couleurs orangées. Nous pouvons admirer une cheminée de fée qui se dresse sur le côté du canyon. Nous passons près de deux affluents à la roche décomposée qui ne paraissent pas intéressants puis nous nous arrêtons pour déjeuner.
Après la pause nous décidons d'aller explorer un des affluents qui paraît prometteur. Nous allons remonter sur près de 500 mètres. Là aussi les passages se font très étroits avec des ressauts de 5m maximum que nous surmontons en escalade. Puis un énième ressaut nous stoppe dans notre progression. Il est surmonté d'une plaquette. Décidément, nos prédécesseurs ont tout exploré.
Le retour se fait par un lit très large comblé de galets. Cela laisse place à l'imagination quant à la puissance des crues …
Puis c'est la remontée par une piste facilement au véhicule.
Le lendemain, le canyon de la veille nous a tellement éprouvé qu'il a eu raison de mes compagnons qui préfèrent aller se balader plutôt que de revivre un autre estrecho infernal.
Troisième jour, nous repartons en exploration pour un autre barranco hermano
(Le N°3
https://youtu.be/xzoPr749d7w )
Cette fois, l'entrée est beaucoup plus aisée et la végétation se fait moins dense.
La progression assez facile s'apparente alors à de la randonnée dans un estrecho, tel un couloir sinueux. Nous progressons alors très rapidement. Viennent ensuite quelques ressauts faciles à franchir en désescalades dans un estrecho très encaissé là aussi. Puis nous tombons sur un ressaut équipé de 2 plaquettes avec un rappel de 15 m dans un bel estrecho final.
Puis progression aisée où nous retrouvons Sergio qui nous attend à la sortie.
Un chemin sur la gauche permet de remonter à la piste mais je pars explorer ce qui semble être encore un estrecho juste en dessous. Premier ressaut, là aussi, nos prédécesseurs ont laissé un goujon mais cette fois sans plaquette. J'équipe le ressaut et je laisse la corde pour pouvoir remonter. Le canyon s'arrête peu après et nous faisons demi-tour. Exploration terminée pour aujourd'hui et c'est la fin du séjour.
Conclusion : De belles découvertes avec des étroitures hors normes. Pourquoi nos prédécesseurs n'ont-ils pas communiqué sur leurs explorations ? Etant donné les équipements rencontrés même dans les affluents du premier barranco cela laisse peu de place à des ouvertures pour les autres canyons.
Enfin l'espoir est permis tant que nous ne les avons pas exploré …
El Hermano 1
El Hermano 3
Notre ami el Zorro en mode très détendu:
