Content de pouvoir en parler
Publié : ven. 12 juil. 2013 23:36
« Nous sommes le jeudi 11 juillet 2013, il est 16h. Nous démarrons le canyon du Gros Riou à Cuébris dans les Alpes Maritimes avec deux amis, débutants en canyon mais ayant déjà fait de l’escalade et des via ferrata. Les prévisions météo n’étaient pas au beau fixe, pourtant le ciel est bleu seuls sont présents quelques nuages noirs dans l’arrière pays. Le débit du canyon est correct. Après la descente en rappel du pont de 10 mètres et la petite C6 suivante, nous voilà à la cascade de 27 mètres.
Au relais de la C27, le ciel se charge, ça tonne un peu. Et là je dis : « on enquille, après cette cascade, il n’y a plus de danger ». Je fais partir le jeune homme en premier qui passe dans le trou de la cascade avec un peu de difficulté. Puis sa compagne le rejoint contre assuré par son ami . Les voilà tous les deux en bas du rappel
Tout se passe bien. Je pars confiant dans le rappel, un peu bousculé par le débit, je m’engage dans le trou. Je suis stoppé net, les pieds dans le vide, le poids de l’eau sur moi, je n’arrive plus à respirer, la corde est molle, mais je ne peux plus descendre….Je panique 10 secondes en gigotant, pensant que cela me débloquerait ; mon sac devait être coincé. Rien ne se passe, je ne respire toujours pas et je commence à voir des étoiles….A ce moment là, je réalise que si je ne fais rien, je vais simplement crever là. Il faut réagir et très vite, mais que faire ? Je vais pour prendre mon couteau pour couper la corde, et là, je me rends compte que je l’ai oublié ; première fois en 3 ans de canyon. Il faut que ça tombe aujourd’hui. Et oui, j’avais gardé mon sac à dos… Je n’avais pas lu la « REMARQUE » dans le descriptif sur descente-canyon indiquant le danger « caché » de cette cascade. Ca commence à faire un paquet d’erreurs sur un seul canyon
Cela fait maintenant 30 secondes que je suis suspendu dans le vide sans pouvoir respirer. A ce moment ça, je me dis, « remonte sur la corde et vite ! » Je prends la corde à la main et je remonte 1 mètre en luttant contre le courant. D’un coup, j’arrive à respirer …. Miracle. Je fais vite une clef d’arrêt, je baisse la tête pour faire une bulle d’air et je respire très fort, mon cœur bat rapidement. Je reste dans cette position au moins 2 minutes pour me calmer, reprendre mes esprits et réfléchir à comment m’en sortir. Je constate que ce qui me bloquait était la boucle de la petite cordelette noire sur l’arrière du sac qui s’était prise dans le mousqueton du pirana. Le sac coincé en haut, elle s’était mise en tension, appuyant sur ma gorge quand je descendais jusqu’à tant que ma corde de descente soit molle. J’étais en fait pendu par mon sac à dos…. Il était temps de sortir de là. J’enlève la cordelette du mousqueton, je décide ENFIN d’enlever mon sac à dos. Impossible ! Les bretelles sont en tension. A bout de force, je remonte encore de 50cm pour mettre hors tension le sac. Ca fait maintenant 5 minutes que je suis parti du relai. J’arrive tant bien que mal à enlever mon sac à dos, je me retourne, lui donne un grand coup de pied et tombe en dessous. Je descends cette cascade en criant de joie.
Mes amis étaient terrifiés. Peur que je sois noyé, pendu, ou coincé. Peur pour moi mais aussi pour eux. Comment sortir du canyon seul, comment prévenir les secours car j’avais le seul bidon étanche avec les téléphones. Une fois en bas, ils m’ont expliqué que je suis resté près de 8 minutes à me battre. Ils ont entendu des hurlements dont je ne me souviens pas.
Pour finir cette mésaventure, on s’assied quelques minutes pour boire un coup, manger un morceau et repartir pour terminer ce fichu canyon la météo commençant à se gâter »
Au relais de la C27, le ciel se charge, ça tonne un peu. Et là je dis : « on enquille, après cette cascade, il n’y a plus de danger ». Je fais partir le jeune homme en premier qui passe dans le trou de la cascade avec un peu de difficulté. Puis sa compagne le rejoint contre assuré par son ami . Les voilà tous les deux en bas du rappel
Tout se passe bien. Je pars confiant dans le rappel, un peu bousculé par le débit, je m’engage dans le trou. Je suis stoppé net, les pieds dans le vide, le poids de l’eau sur moi, je n’arrive plus à respirer, la corde est molle, mais je ne peux plus descendre….Je panique 10 secondes en gigotant, pensant que cela me débloquerait ; mon sac devait être coincé. Rien ne se passe, je ne respire toujours pas et je commence à voir des étoiles….A ce moment là, je réalise que si je ne fais rien, je vais simplement crever là. Il faut réagir et très vite, mais que faire ? Je vais pour prendre mon couteau pour couper la corde, et là, je me rends compte que je l’ai oublié ; première fois en 3 ans de canyon. Il faut que ça tombe aujourd’hui. Et oui, j’avais gardé mon sac à dos… Je n’avais pas lu la « REMARQUE » dans le descriptif sur descente-canyon indiquant le danger « caché » de cette cascade. Ca commence à faire un paquet d’erreurs sur un seul canyon
Cela fait maintenant 30 secondes que je suis suspendu dans le vide sans pouvoir respirer. A ce moment ça, je me dis, « remonte sur la corde et vite ! » Je prends la corde à la main et je remonte 1 mètre en luttant contre le courant. D’un coup, j’arrive à respirer …. Miracle. Je fais vite une clef d’arrêt, je baisse la tête pour faire une bulle d’air et je respire très fort, mon cœur bat rapidement. Je reste dans cette position au moins 2 minutes pour me calmer, reprendre mes esprits et réfléchir à comment m’en sortir. Je constate que ce qui me bloquait était la boucle de la petite cordelette noire sur l’arrière du sac qui s’était prise dans le mousqueton du pirana. Le sac coincé en haut, elle s’était mise en tension, appuyant sur ma gorge quand je descendais jusqu’à tant que ma corde de descente soit molle. J’étais en fait pendu par mon sac à dos…. Il était temps de sortir de là. J’enlève la cordelette du mousqueton, je décide ENFIN d’enlever mon sac à dos. Impossible ! Les bretelles sont en tension. A bout de force, je remonte encore de 50cm pour mettre hors tension le sac. Ca fait maintenant 5 minutes que je suis parti du relai. J’arrive tant bien que mal à enlever mon sac à dos, je me retourne, lui donne un grand coup de pied et tombe en dessous. Je descends cette cascade en criant de joie.
Mes amis étaient terrifiés. Peur que je sois noyé, pendu, ou coincé. Peur pour moi mais aussi pour eux. Comment sortir du canyon seul, comment prévenir les secours car j’avais le seul bidon étanche avec les téléphones. Une fois en bas, ils m’ont expliqué que je suis resté près de 8 minutes à me battre. Ils ont entendu des hurlements dont je ne me souviens pas.
Pour finir cette mésaventure, on s’assied quelques minutes pour boire un coup, manger un morceau et repartir pour terminer ce fichu canyon la météo commençant à se gâter »