Je pense qu'il ne faut pas chercher du côté de la simple résistance de la corde pour expliquer pourquoi nombre de personnes choisisse 2 brins dans une grande verticale. C'est certainement plus psychologique, car ce brin apparaît d'un coup bien fin quand on est pendu dessus avec beaucoup de gaz sous les fesses. Mais quand on revient à une réflection plus sereine, on voit que l'effet yoyo en lui même n'endommage pas la corde (c'est du au fait qu'elle est un peu dynamique), et on se rend bien compte que notre corde qui tient 2200kg pour 1 brin nous suffit bien amplement. D'ailleurs, qu'on soit pendu à 2m ou à 200m de haut, les efforts sont à peu près les mêmes. Quand à l'échauffement => nos cordes sont mouillées, on se déplace en permanence sur la corde, et on est pas prêt d'atteindre la température de fusion de la corde (je crois vers 220°C pour du polyamide).
A mon avis, 2 choses importantes concernant la corde, dont on doit se méfier en grande verticale, c'est la
gestion des frottements et les
longueurs de corde pour atteindre les relais.
Concernant les frottements, il faut systématiquement les protéger, car comme les longueurs de rappels sont longues, le yoyo au niveau du frottement va durer longtemps, le temps que l'équipier arrive en bas (ou au relai). Ainsi, même à double, le frottement n'est souvent pas acceptable sur de grandes longueurs. On préférera donc mettre une protection, un sac, une dév (rarement possible), un débrayable (utile pour la suite) ou un guidé (uniquement dans le cas de la dernière longueur, comme par exemple à la C65 des Ecouges I).
Concernant les longueurs de corde, comme on ne voit souvent pas facilement ce qui est nécessaire pour atteindre le relai, on préférera mettre un débrayable, comme çà on pourra rajouter de la corde au premier équipier en cas de besoin pour atteindre le relai finalement un peu plus bas et, par la même occasion, gérer les éventuels frottements.
Enfin, descendre à double (comme préconisé dans le nouveau manuel) est plutôt une mauvaise idée, car :
- ca veut dire qu'il y a 2 fois plus de corde sous le descendeur, ce qui, dans les grandes longueurs, peut rendre la descente quasi impossible ou au minimum, occasionner une fatigue très importante pour l'équipier : avec une longueur de 100m, si on descend à double c'est comme si on avait un rouleau entier de 200m de corde mouillée qui pend sous le descendeur. Bon courage pour la descente
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- gérer les frottements multiples devient compliqué (nécessité de faire un double débrayable).
- il faut disposer à tout moment de 2 fois la longueur pour atteindre le relai d'en dessous, ce qui occasionne du coup beaucoup de monde à l'amarrage.
Et pour terminer,
on n'oubliera bien sûr surtout pas de faire des (très gros) noeuds en bout de corde (très gros, car un petit noeud, ca passe dans le descendeur), ou encore mieux, on aura un kit à corde qu'on dévidera au fur et à mesure de sa descente, avec la corde naturellement attachée solidement au fond (car un kit à corde, ca passe beaucoup moins facilement à travers le huit

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