Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Echanges relatifs à la pratique de la descente de canyon en général : questions techniques ou débats éthiques, matériels, ouvrages & topos...
lorenzgr
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Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par lorenzgr » mer. 30 août 2023 13:01

Il y a quelques années, un de mes amis italiens s'est retrouvé coincé sous une cascade parce que son sac à dos était coincé dans des branches. La force de l'eau l'empêchait de bouger. Moins d’une minute plus tard, il s’est évanoui et la force de l’eau l’a projeté au pied de la cascade, où il a été immédiatement secouru grâce à une RCR ventilée. Il a été sauvé et n'a subi aucune conséquence.
La victime affirme avoir continué à respirer à l'intérieur de la cascade et s'est évanoui sans jamais ressentir la moindre sensation de manque d'oxygène.
Il convient de noter qu’il n’y a pas de composante de syndrome de suspension. La victime affirme qu'elle n'a pas été suspendue lorsqu'elle était coincée.
Je recherche la cause d'accidents comme celui-ci pour une présentation à publier sur YouTube. Je souhaite connaître la dynamique d'un point de vue médical et je ne trouve rien sur Internet.
Quelle quantité d’oxygène y a-t-il à l’intérieur de l’aérosol de la cascade ?
Combien de temps est-il possible de rester dans cette situation ?
Pourquoi la victime n’a-t-elle rien remarqué avant de s’évanouir ?
Connaissez-vous d'autres incidents de ce genre ?
Avez-vous du matériel à ce sujet ?
Merci de m'aider!

coha massimiliano
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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par coha massimiliano » mer. 30 août 2023 13:44

Hi. My name is Massimiliano Coha. I am a physician specialized in Anaesthesia and Intensive Care and I am a Physician of the CNSAS Piedmont, canyoneer for passion .. I would like to explore this happening that you described.
Could we keep in touch? My mail cohamax@gmail.com
We could think to do some test if the mechanism is still not known. I have to understand some things

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par coha massimiliano » mer. 30 août 2023 13:54

I am thinking at a vasovagal syncope.. maybe in french it could be translated as “syncope du vaisseau vagal” .. but i am not shure of the french name.. the mechanism could be in few words: too much adrenaline, the body in some subject cut the “too much” (pressure, heart rate and so on) with a sort of parasympathetic burst. And you could loose consciusness.. but I am not shure of this. We have to analyse the happening.. I would need to ask more to your friend. What eas the feelings and sensations and so on.. if it happened before (lipotimia o syncope)

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par Mic Mic 31 » mer. 30 août 2023 14:48

Pour avoir fait l'expérience de rester 2 ou 3 minutes sous cascade avec la nuque qui baignait sous l'eau froide, j'étais à la limite de l'évanouissement comme si on m'avait ôté toutes mes forces (pas un problème de respiration). La cause étant selon moi l'hypothermie qui survient très rapidement.
Dernière modification par Mic Mic 31 le mer. 30 août 2023 17:09, modifié 2 fois.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par bergousator01 » mer. 30 août 2023 15:05

Idem Mic31, pris entre le flux et la roche, j avais vraiment le sentiment de me noyer (pas de perte de connaissance). Impossible de respirer a cause des embruns assez rapidement.
J ai un proche qui a fait un malaise vagale au resto.... direct, la tete dans l assiette, impressionnant. J ose pas imaginer lors d un rappel.

lorenzgr
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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par lorenzgr » jeu. 31 août 2023 08:29

Merci d'avoir partagé vos expériences.
Mon point de vue sur cet accident est qu’il est dû à un manque d’oxygène. La victime a respiré dans l'eau pulvérisée pauvre en oxygène alors qu'elle était bloquée et finalement a arrêté de respirer. En fait, après avoir récupéré et respirait à nouveau, elle a régurgité de l’eau à plusieurs reprises. Il s'agit probablement d'une situation entre une noyade et un évanouissement semblable à ce qui se produit lors du nettoyage du fond des silos.
Cependant, la dynamique d’un point de vue médical reste encore à comprendre.
Dernière modification par lorenzgr le ven. 01 sept. 2023 09:11, modifié 1 fois.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par Funky » jeu. 31 août 2023 21:52

Un retour d'accident sur le moulin de Roubion, qui décrit les mêmes symptômes :
viewtopic.php?f=6&t=22032&hilit=Roubion

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par lorenzgr » ven. 01 sept. 2023 19:05

Merci. Cet incident à le moulin est très intéressant car il présente de nombreuses similitudes. Connaissez-vous d'autres incidents similaires? Je pense que c'est un cas plus fréquent que vous ne le pensez. Connaître la dynamique et comprendre les causes peut nous aider à minimiser les risques pour l’avenir.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par zed » sam. 02 sept. 2023 01:37

lorenzgr a écrit :
jeu. 31 août 2023 08:29
Mon point de vue sur cet accident est qu’il est dû à un manque d’oxygène. La victime a respiré dans l'eau pulvérisée pauvre en oxygène alors qu'elle était bloquée et finalement a arrêté de respirer.
Pour avoir vécu quelques fois exactement le même incident, je penche aussi, sans hésiter pour un évanouissement à cause de l'hypothermie + stress et vraiment pas à cause d'un manque d'oxygène. Même la tête dans une vasque émulsionnée ou en plein dans une grosse cascade, le nez filtre l'eau... enfin de mon expérience personnelle

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par guigui » sam. 02 sept. 2023 10:16

À titre personnel et sans accident, ça m'est arrivé de me sentir mal en milieu fortement brumisé. J'avais évoqué l'idée du manque d'air et de l'excès d'eau. Et dans mon cas c'est pas le stress mais plutôt l'environnement

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par bergousator01 » sam. 02 sept. 2023 17:06

en plein dans une grosse cascade, le nez filtre l'eau... enfin de mon expérience personnelle
Sur que c'est plus que personnel :lol: , on n'a pas tous des branchies... :mrgreen:
PS : je X que j'ai du entre apercevoir quelques écailles dans ton dos :lol:
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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par jojorgc » lun. 04 sept. 2023 09:23

Est-ce qu'il ne serait pas pertinent de fusionner la discussion avec le sujet "Méditation sous des cascades" ;)
viewtopic.php?f=3&t=26050

Merci pour le témoignage
Grazie Massimiliano for your interesting point of view!

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par Juanjo » mer. 06 sept. 2023 11:47

:rolleyes: :lol:
jojorgc a écrit :
lun. 04 sept. 2023 09:23
Est-ce qu'il ne serait pas pertinent de fusionner la discussion avec le sujet "Méditation sous des cascades" ;)
viewtopic.php?f=3&t=26050

Merci pour le témoignage
Grazie Massimiliano for your interesting point of view!

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par AntoineBM » lun. 11 sept. 2023 09:25

Pour comprendre le phénomène, il y a peut-être des informations à aller chercher du côté des apnéistes. Je suis loin d'avoir des connaissances poussées sur la question, mais avant de me mettre au canyon, j'étais initiateur apnée dans un club marseillais. Ce que j'écris ci-dessous est simplement un très bref résumé de ce qu'on nous enseigne dans les formations, mais à vérifier et sous toute réserve de confirmation d'une personne plus compétente (je ne suis pas médécin).

La syncope (et ce qui la précède parfois, la PCM - Perte de contrôle moteur – qu'on appelle aussi la samba) est le risque le plus courant d'une apnée poussée ("poussée" parce qu'on tente de faire un temps ou poussée parce qu'elle est soumise à un stress inhabituel : stress de la compétition, pression liée à l'atteinte d'une profondeur inhabituelle en apnée verticale, incidents divers lors d'une descente, difficulté à maîtriser une prise en chasse sous-marine, etc.).
Si elles sont à éviter (évidemment), les syncopes sont fréquentes en apnée et en général sans aucune séquelle si le syncopé est immédiatement sorti de l'eau (d'où la règle absolue et sans cesse répétée, en apnée, de pratiquer à deux). Elles sont donc assez étudiées dans le cadre de la prévention de la pratique de cette discipline.
Ce qu'on nous répète à longueur de temps (et qui me paraît intéressant dans le cadre de la discussion), c'est que de nombreuses syncopes surviennent sans aucun signe avant-coureur évident. C'est très variable d'un apnéiste à l'autre, et surtout l'un des symptômes les plus reconnus de la syncope hypoxique est une perte de la mémoire immédiate de l'événement : autrement dit, on ne se souvient plus avoir vraiment manqué d'air, on ne souvient plus des 30 secondes qui ont précédé la syncope. Dans les bras d'un apnéiste de sécurité, la victime demande parfois très spontanément ce qu'elle fait là ou croit tout bonnement avoir validé sa performance (en apnée, toutes les formes de syncope, depuis la légère PCM jusqu'au blackout de plusieurs secondes, sont disqualifiantes en compétition ou enregistrement de performance). Evidemment, la syncope ne survient pas pour rien (ce sont toujours des apnées longues ou rendues difficiles par un incident), mais sur le moment, la victime ne la "sent" pas venir, ou en tout cas, n'a aucune mémoire des secondes qui l'ont précédée.

Pour en avoir fait une dans le cadre d'une pratique très amateur de la compétition, je me souviens très bien avoir entendu le juge dire que j'en étais à 4' d'apnée et mon souvenir suivant est celui du visage de l'apnéiste de sécu : apparemment je suis sorti à 4'37'' en faisant le signe OK, j'ai repris une ou deux inspirations et je me suis évanoui. Mais tout ce qui s'est passé dans les 50 secondes entre 4' et 4'50 où j'ai repris connaissance, je n'en ai aucune mémoire.

Le fait que la personne bloquée sous cascade dise ne pas se souvenir avoir manqué d'air ne me paraît donc pas invalider la possibilité d'une "simple" syncope hypoxique. Si on tape PCM, samba, syncope apnée... sur YT, on peut trouver quelques vidéos assez édifiantes à ce sujet (plus ou moins drôles et qui ne donnent pas une image merveilleuse de la discipline...). Il y a de bons ouvrages sur la question, notamment quelques chapitres du livre coordonnée par Frédéric Lemaître "Apnée. De la théorie à la pratique" (Publications de l'Université de Rouen et du Havre, 2015), et une thèse de médecine plus ancienne (La syncope hypoxique en apnée sportive, d'Anouk Dematteo, 2006, qui contient aussi une partie sur le "Diagnostic différentiel de la syncope en apnée" qui se propose de la distinguer de la syncope vaso-vagale). J'avais relevé un passage en préparant le brevet d'initiateur :
"La perte de connaissance hypoxique est brutale, sans prodrome ; elle n’est qu’exceptionnellement précédée de signes annonciateurs, et souvent niée par l’apnéiste». A titre d’exemple, Enzo Maiorca signalait qu’au cours de tentatives de records de profondeur, il avait subi au moins sept pertes de connaissance hypoxiques sans jamais en avoir eu conscience ; mais ces accidents avaient été constatés par des accompagnateurs. Les films enregistrés pendant la préparation aux records de J. Mayol dans les années 70-80 montrent qu’à l’émersion, il présentait souvent des troubles importants de la conscience, disparaissant en quelques secondes après la reprise ventilatoire ; il n’en gardait aucun souvenir. Rappelons qu’en dessous d’un certain seuil d’oxygène, on observe un trouble de la mémoire ou du jugement critique. Il est donc possible que les victimes aient ressenti des signes annonciateurs mais qu’elles ne s’en souviennent pas. Cela explique également que l’apnéiste, dans un premier temps a tendance à nier la syncope".

En commençant le canyon et en discutant avec des amis guides ou initiateurs, je me suis souvent dit que les formations canyon (et/ou eau vive) gagneraient à intégrer quelques éléments de formation apnée (compréhension et prise en charge d'une syncope, techniques de base pour la réalisation d'une apnée simple, techniques pour évoluer correctement sous l'eau malgré la flottabilité très positive de la combi et du casque, etc.). C'est peut-être déjà un peu le cas, mais ce n'est pas vraiment le sentiment que j'ai eu au fil des rencontres (cela dit très modestement, et juste parce que ça me semblerait intéressant).

Ce qui me paraît le plus "utile" à savoir en tout cas, c'est que dans l'immense majorité des syncopes, si la victime est sortie de l'eau dans la minute, la reprise de la ventilation est quasi automatique dans les 30 secondes à 1 minute 30 après la syncope, même sans aucun geste de premiers secours. Au cours des premières secondes de syncope, si de l'eau pénètre dans le larynx, ce dernier se ferme hermétiquement : on ne se "noie" donc pas immédiatement; et si au moment de la reprise ventilatoire, la victime est encore immergée, elle retombe en syncope pour quelques secondes, le larynx se referme, etc. Ce genre de mécanisme trouve vite ses limites, mais accorde quelques petites minutes précieuses à un éventuel sauveteur. Aujourd'hui, la consigne qu'on donne au surveillant-sauveteur, en cas de syncope, est de sortir la victime de l'eau, de dégager son visage de tous les équipements faciaux et de pratiquer deux insufflations nasales (dans le nez, oui). En général, cela suffit à relancer la ventilation (ce qui peut expliquer par exemple la façon dont s'est déroulée la fin du sauvetage du syncopé au Moulin de Roubion : son ami dit que la victime a repris connaissance dès les premières insufflations).
Dernière modification par AntoineBM le dim. 24 sept. 2023 09:32, modifié 1 fois.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par nec » lun. 11 sept. 2023 10:26

Salut Antoine,

Merci pour ce post particulièrement riche et instructif. Ces sujets méritent effectivement qu'on consacre tous davantage de temps à s'informer.
Nicolas Ecarnot

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par AntoineBM » mar. 12 sept. 2023 11:31

Merci pour ton retour, Nec.
Je pensais aussi à un autre facteur qu’on évoque parfois pour expliquer la survenue des syncopes en apnée et qui pourrait expliquer le malaise ressenti par ceux qui sont restés plusieurs minutes la nuque sous la cascade (dans les messages ci-dessus).

En fin d’apnée, horizontale (longueur en piscine) ou plus souvent encore verticale (apnée profonde), on est souvent tenté, très spontanément, de lever la tête pour regarder à quelle distance on se trouve du mur ou de la surface, ce qui met la tête et le cou en hyper-extension. De nombreuses syncopes surviennent juste après ce mouvement qui est normalement à proscrire (c’est l’une des premières choses qu’on enseigne à un débutant, la tête et le cou doivent rester droits jusqu’à l’émersion, et il faut résister à la tentation de regarder vers la surface ou vers le mur).
Mais ce mouvement peut être réalisé par des débutants ou par des apnéistes confirmés en état de stress/hypoxie suffisamment avancé pour troubler leur jugement critique (Guillaume Néry, que vous connaissez peut-être de nom, raconte avoir fait ce mouvement à la fin de la plongée de 2015 où il tentait de battre le record du monde et où le staff technique l’a fait descendre 10m plus bas que prévu en raison d’un problème de réglage de la corde : il devait descendre à 129, il est allé à 139…et a fait une syncope à la surface).

Dans ce cas, l’hyper-extension du cou favorise la syncope par étirement de la zone des sinus carotidiens, ce qui entraîne une bradycardie (rythme anormalement lent du coeur) et une chute brutale de la tension artérielle (diminution du débit sanguin cérébral par compression artérielle), à un moment où, en plus, le corps est déjà en état d’hypoxie.
On évoque alors plutôt une syncope sino-carotidienne, dont les effet peuvent se combiner à ceux de l’hypoxie.
Là encore, je ne fais que résumer les souvenirs des cours et des formations, et comme je ne suis pas médecin, j’espère que je ne raconte pas n’importe quoi sur le plan physiologique. J'ai écrit à un ami médecin qui fait aussi du canyon, qui est aussi inscrit sur le forum et qui pourra peut-être confirmer ou disqualifier tout ça...

En tout cas, la situation d’une personne avec la nuque exposée à une chute brutale d’eau en milieu sous-oxygéné pendant plusieurs minutes pourrait s’apparenter à celle d’un apnéiste réalisant un mouvement d’hyperextension de la tête et du cou en fin d’apnée : même compression du sinus carotidien (pour des raisons différentes), entraînant une baisse du rythme cardiaque et une chute de la pression artérielle pouvant aller jusqu’au malaise.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par Mic Mic 31 » mar. 12 sept. 2023 12:22

Merci pour ces infos notamment sur l'extension du cou. :clap:
J'ai déjà fais des apnées à l'arrache et je n'avais pas connaissance de ce risque.

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par spacerouquin » mar. 12 sept. 2023 20:32

l'aspect position est interressant.
concernant le risque d'hypoxie, j'ai un peu un doute. de ce que me disent mes cours de physique/plongée concernant les mélanges gazeux, j'ai du mal à voir la concentration d'oxygene baisser dans l'espace ou l'on respire, qui ne doit pas être clos je pense.
bon aprés, que le stress de la situation pousse à moins respirer et donc entraine une hypoxie dans les poumons reste bien possible
Aprés, je ne suis pas specialiste non plus :-k

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Re: Coincé sous la cascade : histoire et dynamique d'un accident

Message par Michele Angileri » jeu. 21 sept. 2023 07:03

À mon avis, un rôle important a été joué par le réflexe qui nous fait arrêter de respirer pour ne pas inhaler de l'eau. Il y a de nombreuses années, j'ai dû remonter une petite cascade avec des bloqueurs. Il y avait très peu d'eau (quelques l/s?) et pas d'embruns, mais il y avait 3 mètres en surplomb et la corde a été placée dans le flux. Dès que ma tête était sous le courant, j'ai réalisé que je ne pouvais pas respirer. L'eau ne tombait pas sur le nez mais sur la tête (le nez était libre et sec). Dès que j'ai sorti ma tête du jet la respiration était débloquée: off/on, comme un interrupteur.

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