Salut,
Je pense que mis à part l'intérêt qu'à chaque canyoniste face à l'environnement qu'il côtoie et donc sa curiosité quand à son impact, il n'y a à ma connaissance pas de sources tangibles sur lesquels s'appuyés, ni de formations spécifiques ou peu d'informations diffusées (hormis lors de stage) par nos fédérations (bien dommage d'ailleurs).
Je parle de documents tangibles, car il me semble que des études ont été réalisées, mais soient elles se trouvent dans un contexte trop générales pour extraire des conclusions précises concernant le canyon, soit j'ai l'impression (mais c'est mon point de vu) qu'elles sont biaisée par le poids des lobbies (pêche, riverains, ...) !! Bien sûr on trouve quelques lignes dans les manuels de formations (enfin je crois), mais rien d'extraordinaire. A quand une étude rationnelle, scientifique, sur le long terme et sans parti pris sur l'impact du canyonning sur l'environnement ?
Bref, je pense qu'effectivement il y a du boulot à faire dans l'éducation à l'environnement (en canyon comme ailleurs !), mais que chaque (j'espère) canyonneurs un peu attentif au milieu dans lequel il évolue saura t'en apprendre plus.
Pour résumer je dirais :
1. Eviter de marcher dans le ruisseau lorsqu'il y a un sentier à côté et que la progression dans le lit n'a aucun intérêt canyonesque. Outre la protection des petites bêtes, cela diminue les chances de se faire une cheville !
2. L'impact de notre progression dans un cours d'eau n'a que peu d'influence sur le biotope mis à part peut être sur les parcours très fréquentés. Il est à l'image de l'impact des randonneurs sur un sentier de randonnée (tous les canyons n'accueillent pas 200 personnes/jour en pleine saison, ce sont des exceptions et nos traces de passages qui enlèvent quelques mousses sont loin de modifier durable l'environnement d'un canyon). Comme pour un sentier de randonnée la voie est tracée, plus ou moins selon la fréquentation du chemin. Les arbres, mousses et bestioles ne se développe pas à cet endroit, la nature reprends le dessus en
basse saison.
Le biotope est habitué à bien pire lorsque l'on observe les traces des crues (récurage de la roches, barrages de troncs, chariages de blocs,...), alors ceux qui me parlent de turbidité de l'eau suite à notre passage...
Quand à la pollution des cours d'eau, je ne parlerais que de celles des décharges sauvages, des rejets d'égoûts et pollution industrielles... Ramasser ses ordures après un pique-nique n'est pas spécifique au canyon, par contre l'impact des ordures balancées depuis un pont....
Il existe bien sûr des exceptions, par exemple les tufs sont fragiles, les périodes/zones de frai (jamais des vasques profondes, mais plutôt des flaques dans lesquelles on évitera de mettre le pied)... sur lesquels notre progression sans attention peu avoir un impact local.
3. La pollution sonore et visuelle pour les riverains existent bel et bien, et est souvent une pression à mon goût justifiée pour l'interdiction d'un canyon. Cette pollution est je pense plus présente dans les groupes de touristes sous l'oeil d'un guide que chez les pratiquants autonomes (quoique, il n'y a pas de généralisation possible, il y a des cons partout !), mais est préjudiciable pour tous. Le respect des riverains n'existe pas toujours, et on est souvent témoin de combis qui sèches sur la cloture ou de déshabillage sur le perron de l'église.
4. La pollution visuelle à l'intérieur du canyon, par un sur-équipement des cascades est souvent présente notamment dans les canyons très fréquenté. C'est beau, ça brille, et ça rassure certainement... mais parfois un arbre est aussi bien, voir mieux placé... et lui résistera aux crues !!!
Je rappelle, mais j'espère que cela va de soit, de ramener les vieux bouts de cordes coupés après avoir refais un relais, une vieille MC,...
Eviter aussi de laisser des MC en places (en général nous on les enlève) car en arrivant dessus on ne sait ni si elle est correctement posée, ni ce qu'elle à subi et sont état en aval, lorsqu'on n'en voit pas le bout). A la prochaine crue ou après l'hiver ç'est un bout de corde qui partira dans le ruisseau, pour finir emmeler entre 2 troncs ! Et si on ne sait pas posé une MC dans un canyon qui le nécessite on a rien à faire là !
Quant à l'apprentissage théorique de la faune et flore des canyons, il peut évidemment se faire via des bouquins, mais s'acquière bien souvent sur le tas, au fur et à mesure de sa pratique. Regarder là ou on met les pieds soulève souvent plein de questions auxquelles on trouves les réponses soient auprès de pratiquants, de pêcheurs, de riverains qui connaissent les histoires du coin (le vieux barrages ou l'ancien moulin) et autres spécialistes en tout genres (hydro-géo-bio-logues).
Je ne sais pas si je réponds en partie à ta question.
Je laisse réagir...
Delphine