Le canyonning est une activité dangereuse, comme en témoigne le tragique évènement de la semaine dernière. Cependant, des sports comme l’escalade, la spéléo, le ski de randonnée et surtout l’alpinisme, sont également accidentogènes. Cependant, je n’ai jamais entendu parler de faire interdire l’ascension du Mont-Blanc ou de la Barre des Ecrins, alors que le nombre de drames qui s’y produisent chaque année est conséquent.
Deux poids, deux mesures ?

Au niveau responsabilité et coût des secours, je suppose que la prise en charge d’un accident et les potentielles répercussions (pénales ou autres…) qui s’en suivent sont les mêmes pour la pratique du canyon, de l’alpinisme ou de l’escalade. Alors pourquoi interdire le canyonning, sous prétexte notamment de dangerosité, et « tolérer » les autres activités ? Le rapport accidents/pratiquants est-il réellement beaucoup plus élevé pour notre discipline ?

Au niveau écologique, la montagne est un milieu riche et très sensible, comme peut l’être parfois un canyon. Interdire un canyon pour des raisons de protection du milieu naturel me parait parfois abusif en l’absence d’étude d’impact précise, surtout lorsque que d’un autre côté, rien ou presque (sauf dans les PNR) n’est imposé à l’alpiniste ou au randonneur concernant le milieu dans lequel il évolue : quand on voit le dépotoir à proximité de certains refuges, les résidus planqués ici et là par des randonneurs peu scrupuleux, ou alors les éventuels dérangements sur la faune occasionnés par les cohortes de promeneurs, on se pose des questions…

Lobbying des pêcheurs, activité ne présentant pas de réel intérêt économique, avec une image de sport pratiqué par des citadins non entraînés, peu respectueux du milieu et des populations locales et à la recherche de sensations fortes (ça me rappelle le ski, ça …, mais là, par contre, aucun problème…), problèmes liés à l’absence de responsabilisation des pratiquants, qui considèrent qu’en cas de pépin, c’est jamais de leur faute…je me doute bien que les motivations qui peuvent pousser à interdire l’activité ne manquent pas. Alors que par ailleurs, les autres pratiques sont acceptées, et ce, bien qu’on puisse tenir le même genre de discours à leur encontre. D’où ce sentiment de discrimination…mais je me trompe peut-être…
