
Aujourd'hui même, petits balais d'hélico à quelques encâblures de la maison, et dès la mi-journée, des infos tombent déja sur le net via la presse locale.
Voici l'article (Le Progrès) :
"Spectaculaire sauvetage de quatre Suisses dans le canyon de Coiserette"
De gros moyens ont été déployés ce samedi 13 mai, à la mi-journée, pour porter secours à quatre canyonistes piégés par la montée des eaux dans un site connu pour être technique et dangereux.
« Si vous pratiquez des activités en extérieur, soyez prudents. » C’est le message de Météo France, ce samedi matin 13 mai. Le département du Jura vient d’être placé en vigilance jaune orage » à partir de 12 heures. Une heure plus tard, aux alentours de 13 h 15, les secours sont alertés par quatre ressortissants suisses , piégés par la montée des eaux dans le canyon de Coiserette. Connu pour être le plus étroit de France, il commence par une cascade de 20 mètres, puis une descente en rappel de 8 mètres. À partir de là, il n’est plus possible de faire marche arrière, la sortie se fait uniquement par le bas.
Un sauvetage en deux temps :
Expérimentées dans la pratique du canyoning, les victimes, qui connaissent les lieux, voient le débit du torrent, le Tacon, devenir de plus en plus important. Elles se retrouvent alors piégées au niveau des rives. « Ne sachant plus où aller, ni remonter ni redescendre, elles ont prévenu les secours », détaille le chef de groupe de Saint-Claude, le capitaine Pascal Capelli. Le Codis engage alors l’hélicoptère Dragon 25 et deux unités du Groupe de secours en milieux périlleux (GSMP), de Lons-le-Saunier et des Rousses, spécialisées dans le canyon et le treuillage.
L’hélicoptère fait une première reconnaissance. Mais les victimes sont trop bas pour pouvoir être récupérées. Deux binômes descendent alors pour aller à leur contact, équipés de cordes. L’objectif est de remonter un peu les canyonistes, pour ensuite procéder au treuillage.
Des conditions difficiles
Mais les conditions climatiques compliquent l’opération. Le terrain est glissant et les orages interrompent plusieurs fois l’action des secours. Des exercices sont régulièrement réalisés sur ce site , ce qui permet aux pompiers d’avancer en terrain connu. Les quatre victimes sont finalement hélitreuillées les unes après les autres. Saines et sauves, leur état ne nécessite pas un transport vers un hôpital. Au total, ce sauvetage aura nécessité l’intervention de dix-huit sapeurs pompiers et de douze engins."
Dans un premier temps, on pourrait se dire : "ouf ! ils l'ont échappé belle, bravo et merci les secours !" ou bien " ils n'ont pas eu de bol, une montée d'eau inattendue, etc..."
Sauf que nous, pendant ce temps, nous étions à... Pissevieille ! Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un long canyon temporaire, qui n'est intéressant que quand il coule bien, ce qui est plutôt rare, et c'était donc le cas aujourd'hui. Voyez vous où je veux en venir ?
Concernant Coiserette, la plupart des connaisseurs savent que ce collecteur n'est abordable quand le débit du Tacon à St-Claude passe franchement sous la barre des 4 m3/s (à l'endroit de la mesure, le volume du canyon a été gonflé du Flumen et du Grosdar/Foules). En réalité, c'est franchement mieux quand ce rapproche des 2 m3/s (toujours à St-Claude).
Je vous le donne en mille, à combien était le limnigraphe cet après-midi ? Juste à 12 m3/s ! Juste 3 fois le maxi théorique admissible et même 10 m3/s de plus que le débit considéré comme safe.
Et la météo, elle disait quoi ? : Vigilance orange pluie orageuse...
Les questions sont :
- Y a t-il quelqu'un qui croit un seul instant à cette soit disant "montée des eaux" ?
- Alors qu'ils sont censés connaitre justement le canyon et son étroitesse une fois passées les deux premières cascades, pourquoi se sont-ils engagé ? D'autant plus que c'est quasiment toujours le merdier en tout début de saison ?
- Ces 4 ressortissants Helvétiques, qui ont fait déplacer 1 hélico depuis Besançon, ainsi que douze engins et 18 pompiers, vont ils débourser quelque chose pour ce secours, alors que chez eux, c'est payant et surtout absolument hors de prix pour nous Français (on a d'ailleurs purement et simplement cessé de faire de la spéléo chez eux - on est à quelques minutes de grands gouffres majeurs) ?
Quand bien même un petit surplus de débit serait arrivé durant leur début de descente, on remarquera que rien ne vient l'étayer en regardant le limnigraphe qui est resté en baisse constante jusqu'à 20 heures... Quant aux orages, nous à 12 km de là, pas une goutte de pluie, un débit maitrisable et surtout des échappatoires partout...
Limnigraphe : http://www.rdbrmc.com/hydroreel2/statio ... tation=188