Marc 66 a écrit :L'augmentation du nombre de pratiquants liée à leur envie, légitime, de découvrir de nouveaux sites et "d'écumer" des secteurs ou des départements, peut avoir un effet négatif sur la perennité de l'activité.
Je m'explique. J'observe que depuis quelques années certains canyons sont sujets à polémique, interdiction, voire sabotages. Ceci est généralement lié à l'exaspération (légitime ou non) de riverains, de propriétaires de terrains, de maires de communes, d'habitués des lieux, de pêcheurs etc...
Ces observations m'amènent à me poser des questions:
- Est-il judicieux de mettre en ligne tous les canyons d'une zone? En effet, une pratique lorsqu'elle est occasionnelle n'a pas le même seuil de tolérence que lorsqu'elle devient plus régulière. Au bout du compte, ce qui était toléré devient interdit et tout le monde y perd.
- Avant de mettre en ligne, ne faudrait-il pas s'assurer, auprès des canyoneurs locaux (mais lesquels?), que le site (accès routier, stationnement, approche, canyon et retour) ne soit pas potentiellement sensible?
Excellente et "vraie" question.
Suivant les départements et les régions, les réactions sont différentes, mais, une ligne commune se dégage :

augmentation du nombre de descentes répertoriées

augmentation du nombre d'information par les topos papiers, internet et le bouche à oreille

augmentation du nombre de guide, B.E et autres moniteurs et bases d'activité d'APPN (Activité Physique de Pleine Nature) donc de l'offre

augmentation de la demande parce qu'augmentation de l'information dans les journaux, télévision, centres de loisirs, campings.

augmentation du consumérisme :" il faut qu'on fasse quelque chose pendant les vacances." "Tiens, j'ai vu une pub au camping pour faire du canyoning..."Si on se renseignait?

augmentation du nombre de clubs.
Donc, dans ces endroits autrefois où autrefois seul un guide et 3 pelés passaient chaque année, essentiellement l'été, on voit passer des hordes qui poireautent aux amarrages.
Il ya 15 ans tu faisais le Gourg des Anelles sans personne au milieu de l'été, maintenant...c'est la cohue. Presque on pourrait y mettre une plage avec des transats et une buvette

.
Les nuisances ont donc apparu sur des sites très fréquentés et la plupart du temps des législations (arrétés municipaux et préfectoraux).
Mais en dehors de ces endroits sur-fréquentés, essentiellement d'ailleurs par les professionels et leur groupes (quand tu as passé un diplome, tu essayes d'en vivre et il n'y a rien de condamnable à celà, mais des effets pervers, il y en a

), les pratiquants assidus et autonomes, certains guides aussi, ont commencé à chercher des descentes sympa pour être tranquilles. Un B.E d'Amélie qui "découvre" un coin plus haut dans la vallée, va aller travailler dedans pour plus faire la queue à Céret.

Même si l'accès peut être problématique

.
Il va pas vouloir le diffuser, pour que ça reste "intime" et qu'il puisse garder des clients qui cherchent un truc un peu plus "sauvage" que le Llech.
Mais, si par hasard, un pratiquant régulier "découvre" aussi cette descente, soit parce qu'il y a eu des fuites, soit parce qu'il s'est aussi fait "chier" (comme le guide) à chercher sur une IGN qui tombe en lambeaux et à faire des ronds dessus, puis à bartasser un peu, à y retourner des fois 3 ou 4 fois pour enfin trouver l'accès et la descente, il a envie, si il est un mec comme moi il y a seulement quelques années, de le diffuser et de donner ces infos à ses potes et à tous.
Là où il se trompe, c'est qu'il a pas réfléchi à tous les tenants et aboutissants, et qu'il a oublié le professionel, les voisins, et la mentalité parfois un peu obtue

des gens habitants des zones rurales. De plus, même s'il se comporte correctement en se garant bien, même si il faut marcher plus, respecte vergers, clotures, élevage, écologie, ne crie pas, etc...il ne peut pas en dire de même de ceux qui auront eu les infos grace à lui.
Donc, après avoir développé des arguments
en faveur de la non-divulgation, j'espère que vous m'aurez suivi et compris, il a aussi envie que les gens qui "trouverons" cette descente (car il ne faut pas croire qu'il n'y en aura pas, d'autres cherchent aussi...) n'aient pas d'accident dedans et donc sera favorable à la divulgation après avoir évalué si il y a des risques de nuisances (par exemple trop d'eau, ou alors c'est un couloir d'avalanche farci de troncs instables et de névés, ou alors il y a une maison en bas, mieux vaut contourner plus haut quitte à s'égratigner dans les buissons).).
Cette divulgation d'information pourra donc éviter des nuisances.
Et puis, les guéguerres internes, les arrangements des professionels pour garder leurs "coins" (comme pour les champignons), il trouve peut-être que c'est pas son problème.
Donc, il est pour la divulgation.
En conclusion, je dirai, OUI, il
faut divulguer.
Mais, pour en avoir débattu avec certaines personnes qui sont de bons professionnels (et qui, si ils me lisent, se reconnaitront et reconnaitront certaines allusions à certaines histoires et allusions

), il faut rester prudent et bien évaluer les nuisances possibles. En effet, si on y va 4 fois par an dans ces endroits, eux, les habitants, y vivent toute l'année.
Donc, parfois il
vaut mieux ne pas divulguer.
Surtout si l'intérêt de la descente est mineur.

Mais il y a une manière parfois habile de diffuser, c'est en donnant de vraies fausse infos ou réciproquement : tu diffuse largement en disant "c'est pas interressant, ça "vaut" 0,6/4. Ceux qui iront voir ça seront pas légion et seront des acharnés qui auront une certaine "éthique".
Comme pour une certaine descente avec une cascade de 19m avec main-courante à droite et un arbre au milieu, qui coule bien au printemps mais croupit l'été.
Et comme dit Caracal, la non diffusion n'a rien apporté de bon.
Le problème est l
'augmentation dont je parlais au début.
Et c'est pas en réduisant d'un côté qu'on arrivera à une solution sur la surfréquentation et les nuisances qui en découlent.
Et n'importe quel pro du coin peut rectifier l'info en refaisant la fiche sur D.C.com pour justement diminuer les nuisances. Je remerci d(ailleurs Jean Vilallongue au sujet d'une descente (Manyaques) pour avoir corrigé mon erreur d'accès qui était dûe à la non-divulgation d'info. Après avoir découvert cette descente, j'y suis allé par un accès génant parce qu'on n'avait pas voulu me donner l'info. Du coup tu comprends, Marc 66, l'effet pervers de la rétention d'info.
Mieux vaut travailler ensembles que contre. On évitera tous de dire, de faire, et peut-être d'écrire des bétises.
