patator a écrit :C'est là où tu te trompes. Par exemple, pour la Guadeloupe et les études concernées, qui sont du domaine public et non privé, à mon avis, tu peux te les procurer. S'il est à un stade suffisamment avancé, le projet de téléphérique a dû notamment faire l'objet d'une enquête publique, où tout le monde a un droit de regard.
Je travaille sur la problématique inondation (Plan de Prévention du Risque Inondation notamment). Comment ça se passe pour faire une étude sur par exemple la détermination des zones inondables d'un cours d'eau (sujet très sensible) ? Eh ben tu fais une enquête de terrain, tu rencontres des riverains, tu farfouilles dans les archives, tu récupères les données pluviométriques et hydrométriques pour calculer tes petits débits de crue, tu modélise ta rivière, tu cartographie les zones inondables et va vérifier sur le terrain si c'est physiquement réaliste. Après, tu soumets ça au maître d'ouvrage et/ou aux Services de l'Etat. Et puis tu discutes s'il y a des points problématiques. Enfin, bref, t'es pas seul au monde avec tes résultats. Et il y a souvent - et heureusement - des personnes compétentes et vigilantes quant au travail réalisé, avec qui tu peux discuter et échanger en toute objectivité sur les conclusions avancées.
Si c'est un PPRi, il y a enquête publique, et n'importe qui peut faire des objections sur le travail réalisé. Et à la suite de l'enquête publique, le commissaire enquêteur peut émettre un avis défavorable. Le cas échéant, le PPRi peut être attaqué au tribunal administratif. De même, un arrêté préfectoral peut être cassé.
Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de fatalité. Et c'est comme tout, des études, il y en a des bien faites, et des complètement pourries. Mais heureusement, il existe des garde-fous, et c'est à nous, citoyens, d'être attentifs. Et j'espère sincèrement que cela sera le cas en Guadeloupe.
C'est délicieusement rafraîchissant...
A nous de nous bouger les fesses pour faire en sorte de ne pas nous laisser embobiner, car on a les moyens de faire front.
Pour ne pas se laisser embobiner, il faut commencer par ne pas entrer dans le jeu des idées simplistes, ne pas bêler avec les moutons.
Pour (essayer d') en revenir au sujet initial, Marc a bien résumé les diverses interdictions, j'ajouterai juste que, concernant les locales (les "nationales" sont souvent le fait du prince, à tort ou à raison mais sans que le dialogue ait grand chose à y voir) il est rare qu'elles tombent comme ça pour rien sans avertissements. C'est au moment de ces avertissement qu'il faut examiner son propre comportement (en tant que pratiquant de l'activité considérée, pas en ergotant sur qui pollue le plus ou le moins), éventuellement y remédier, après, quand l'interdiction est tombée, il est beaucoup plus difficile d'en venir à bout. Tu disais au début qu'entre gens intelligents on arrive à s'entendre, c'est bien là le pb, trouver des gens intelligents. Je t'assure, je suis en plein dedans, pas pour le canyon, mais ça se transpose parfaitement. Chez moi, dans le Lot, je laisse la plongée (spéléo) libre, question d'idéologie on va dire. Mais voilà, la plongée spéléo se développe sur un mode exponentiel depuis une dizaine d'année, conséquence une fréquentation des sites toujours plus forte. Et avec elle les pb ont commencé, de circulation et de stationnement principalement. On a essayé le mode négocié, garez-vous ici, pas là, venez plutôt à telle période, pétez pas les barrières, etc. ça a marché plus ou moins, plutôt moins, et un temps, mais il y a toujours plus de monde, on vient de loin, parfois de très loin -Russie, Finlande- pour plonger, alors on plonge, peu importe les conditions. Chez moi on en est à tracteurs percutant les voitures, pneus crevés, noms d'oiseaux, intervention de gendarmerie, distribution de PV, pas encore coups de poings dans la gueule mais ça ne devrait pas tarder. Gentiment, mais de plus en plus souvent, "on" me laisse entendre que si je n'autorisais pas la plongée tout ça ne se produirait pas. Boucler le site serait en effet la solution de facilité. Coup de bol, il y a dans le coin qq personnes de bonne volonté, mairie, conseil général, fédé plongée/spéléo, agriculteur, on va essayer de trouver une solution pour maîtriser l'accès sans tout fermer. C'est compliqué, entre autres parce que de l'argent public est en jeu, ça demande beaucoup d'énergie à beaucoup de gens, pour qu'au final
quoi? Un gugusse* venu de l'Oural puisse tremper ses fesses dans l'eau du Lot -si on m'avait dit que je finirais en humaniste!
Amitié (de midi)
Jacques
* qui de plus déboule généralement avec deux ou trois énauurmes 4x4, je laisse calculer l'intérêt écologique, l'empreinte carbone et tout le toutim.