un retour sur cette superbe journée façon "exercices de style"
lyrique
des impressions des couleurs des formes de la montagne. La glace bleussit et les lumières qui jouent avec les arrondissements de la glace aux formes fantasmagorielles.
Depuis longtemps l'envie de monter plus haut, toujours plus haut le long de la mythique face de l'Eiger. L'appel des couleurs et du mystère que cache le glacier. Au pied de l'ogre le canyoniste se sent bien petite chose à s'élancer pour un rappel libre dans l'air au milieu des formes crevassées.C'est l'invitation à aller voir le jeu de couleur et de lumière.
Devant nous s'ouvre le gouffre noir et terrifiant sculpté dans la glace veinée: Nous descendons le long de la corde jusqu'au fond du ventre de l'ogre et prenons pied dans la neige
façon "cliente éblouie"
Non mais je sais pas comment il a fait pour monter jusqu'en haut, vraiment, heureusement mais HEUREUSEMENT qu'il nous a monté la corde, hein. Non parce que la neige elle tient super mal, pi la glace, elle est super dure. Ensuite il a fait des trous dans la glace avec les tubes, là, tu sais, les trucs qu'on visse dans la glace, quoi. Et il a passé la corde dedans, et il est descendu au milieu des crevasses. Genre le gars qui n'a peur de rien, quoi. Non mais impressionnant, quoi. Et sûr de lui, hein. Alors avec Stef on l'a suivi, c'est pas qu'on était très rassurées, mais bon en fait on n'avait plus trop le choix. Et en plus on se caillait vraiment trop dehors.
suite façon "guide de Zermatt"
Les deux minettes finissent enfin leur rappel, ce qui leur donne l'occasion de se rendre utiles en ravalant la corde. Pas trop tôt. Bon sang qu'elles sont lentes, c'est pas croyable, mais bouge toi, bordel!
Oh mais j'y crois pas, la conne, mais elle a coincé la corde, non mais c'est pas vrai, même ça elle peut pas le faire correctement... une corde presque neuve plus ou moins, non mais quelle nunuche! Bon ça suffit les filles, on repose le thermos, on n'est pas venus sous un glacier de l'Eiger pour profiter de la vue. Aller, toi, l'idiote, tu me remontes cette pente de neige. Et avance, un peu, merde
le point de vue de Stef
c'était trop trop bien il y avait de la glace partout. Nous avons remonté des pentes de neige qui recouvrait le fond du canyon jusqu'à la falaise. Au dessus de nous il y avait une voûte en glace TROP BELLE, Bon, n'ayant pas trop confiance dans mes pieds, j'ai tout misé sur le piolet. Ca se manie comme une pioche, en fait, on bourrine un gros coup, et on est sûr que ça tient! Et toujours de la glace partout. C'était vraiment trop trop la classe, on n'avait vraiment pas envie d'en sortir. Tiens, on reprend un peu de thé et de chocolat?
Façon "c'est nul la Suisse"
Bon, ça reste un canyon sec, quoi. Déjà, faudra qu'on m'explique comment avec autant de marche d'approche on peut considérer que c'est un canyon intéressant. Récapitulons: 2h d'approche jusqu'au glacier, plus 1h sur le glacier à tirer des longueurs, pour ensuite descendre à sec sur des lunules au milieu des crevasses et arriver dans un canyon comblé par la neige avec juste 2 rappels de 5 m., et retour encore plus d'une heure. Alors en prime s'il faut porter des sacs de malade et ne pas voir le soleil parce qu'on est en face nord, en novembre et sous la glace, là, va falloir qu'on m'explique comment ce canyon pourrait mériter plus de 2/4 d'intérêt.
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