Delgado (Madère), un géant aux portes de l'Europe*
Delgado (Madère), un géant aux portes de l'Europe*
Nous voilà de retour de Madère avec Lolo, Arno, Laurent et Sandrine. L'île s'avère d'une richesse originale. Pour l'instant voilà un petit texte sur Delgado pour ceux qui aiment.
On peut voir les photos à : http://www.caracal.fr/canyon/europe.html#ElPort
Samedi 25 avril 2009, 19h10
D’un coup, la montagne s’ouvre. Je rejoins vite le relais en dessous de la MC. Caracal, comme d’habitude arrive en traînant. Mais mon attention est instantanément captée par le mur d’eau qui s’écoule à mes pieds. Mon esprit s’étourdit par l’ambiance irréelle. 90 m plus bas je devine une vasque infinie.Le bleu sombre de la mer capricieuse, éclairée par les derniers rayons du soleil qui se faufilent au milieu des nuages agite mon cœur. Son rythme endiablé coïncide avec ma vue qui se brouille. Je me ressaisis, juste le temps de voir Laurent enveloppée par la nuée aquatique. La cascade en gros débit envoie des paquets d’eau qui accentue mon appréhension.
Nous sommes au bout de 9 h de descente harassante dans le final de Delgado. Je me rappelle comment hier soir nous avons compulsé avec frénésie la bible d’Antoine Florin, canyons à Madère. Nous avons relevé tous les points GPS, appris par cœur la carte, anticipé la moindre difficulté. Grâce au topo, malgré le brouillard, on a trouvé le chemin sans grandes difficultés. La végétation nous surprend. Le vert omniprésent, fluorescent, à profusion, un jardin d’Eden aménagé par un jardinier divin, de partout, des lis, des arums, des oiseaux du Paradis, des arbres violets, de plantes aux noms inconnues dont nous photographions avec attention le moindre des atours, un paradis végétal qui nous conquit aussitôt. Nous sommes tout particulièrement étonnés par les forêts : la Laurrisilva, une forêt primaire. Pas de chênes, de pins ou d’eucalyptus, seulement des Lauriers géants, aux troncs massifs et torturés.
Encore surpris de toute cette luxuriance, bien que nous soyons à une latitude plus au sud que Casablanca, sous la bruine, nous avons attaqué la descente. D’ailleurs, nous nous regardions tous dubitatifs. Caracal le premier.
- Super… une vraie bouse d’Ardèche… et en plus ça glisse… J’ai autre chose à foutre… J’ai du boulot moi… Qui veut le sac de rééquipement ?
C’est ici que se termina l’histoire de Caracal, c’est là que commença la mienne !
Je continuais intrigué par ce spectacle. La première partie terminée, sans grand intérêt, on dépasse la Levada Norte et le canyon s’encaisse. Sans interruption les rappels très bien équipés par Antoine Florin et ses amis s’enchaînent dans des étroits sombres, mais originaux. Plus on avance, plus les vasques sont profondes et plus la descente prend du caractère, jusqu’à la dernière section. A présent, le débit est devenu important. Les rappels sont plus techniques. Mais l’apothéose s’offre à moi lorsque je me retrouve sur cette petite margelle, 90 m au-dessus de la mer.
Je me jette dedans, la corde lourde me tire vers le bas. Les gouttelettes glissent sur mon casque et rafraîchissent mon visage. Je frôle le jet, je le palpe du pied, je le sens vibrer, rebondir dans ma poitrine dans laquelle s’écoule un liquide chaud, intense. Je vois plus bas, Laurent, la tête baissée, se protégeant du jet. Je me vache au relais suspendu, pas pratique, mais je devine la suite. Un magnifique rappel vertical, la paroi figée à quelques centimètres de mon souffle.
La cascade n’est plus qu’un bloc, qui s’effondre sur les bords lisses de la lave. Elle se dégage de la roche laissant une traînée qui m’enveloppe d’embruns ! Je me laisse filer sur la corde et transporté par cette ambiance grandiose, je sens à peine les rochers du bas toucher mes pieds. Je me dégage vite et admire cette gerbe unique, encerclée de fougère dans la falaise, à proximité de l’éboulement du mois d’octobre.
Même si Delgado à moins de passages marquants que Seixal, que les rochers glissent et que le soleil apparaît rarement caché par la brume, sans compter la première partie fastidieuse et peu intéressante, cette descente de 55 rappels qui s’étagent sur 1380 m offre un des plus gros dénivelés d’Europe. Elle entre dans le Palmarès des grandes descentes et côtoie des parcours comme ceux de la réunion, la Bendola, Serviera, le Gorgopotamos, Bussing, …
Une destination incontournable pour les équipes sportives.
Rédaction Caracal
Avec : Laurent Felder, Laurent Billery, Sandrine Billery et Arnaud Peyre.
* L'Europe s'entend au plan continental. Madère appartient à l'UE en tant qu'île portugaise.
On peut voir les photos à : http://www.caracal.fr/canyon/europe.html#ElPort
Samedi 25 avril 2009, 19h10
D’un coup, la montagne s’ouvre. Je rejoins vite le relais en dessous de la MC. Caracal, comme d’habitude arrive en traînant. Mais mon attention est instantanément captée par le mur d’eau qui s’écoule à mes pieds. Mon esprit s’étourdit par l’ambiance irréelle. 90 m plus bas je devine une vasque infinie.Le bleu sombre de la mer capricieuse, éclairée par les derniers rayons du soleil qui se faufilent au milieu des nuages agite mon cœur. Son rythme endiablé coïncide avec ma vue qui se brouille. Je me ressaisis, juste le temps de voir Laurent enveloppée par la nuée aquatique. La cascade en gros débit envoie des paquets d’eau qui accentue mon appréhension.
Nous sommes au bout de 9 h de descente harassante dans le final de Delgado. Je me rappelle comment hier soir nous avons compulsé avec frénésie la bible d’Antoine Florin, canyons à Madère. Nous avons relevé tous les points GPS, appris par cœur la carte, anticipé la moindre difficulté. Grâce au topo, malgré le brouillard, on a trouvé le chemin sans grandes difficultés. La végétation nous surprend. Le vert omniprésent, fluorescent, à profusion, un jardin d’Eden aménagé par un jardinier divin, de partout, des lis, des arums, des oiseaux du Paradis, des arbres violets, de plantes aux noms inconnues dont nous photographions avec attention le moindre des atours, un paradis végétal qui nous conquit aussitôt. Nous sommes tout particulièrement étonnés par les forêts : la Laurrisilva, une forêt primaire. Pas de chênes, de pins ou d’eucalyptus, seulement des Lauriers géants, aux troncs massifs et torturés.
Encore surpris de toute cette luxuriance, bien que nous soyons à une latitude plus au sud que Casablanca, sous la bruine, nous avons attaqué la descente. D’ailleurs, nous nous regardions tous dubitatifs. Caracal le premier.
- Super… une vraie bouse d’Ardèche… et en plus ça glisse… J’ai autre chose à foutre… J’ai du boulot moi… Qui veut le sac de rééquipement ?
C’est ici que se termina l’histoire de Caracal, c’est là que commença la mienne !
Je continuais intrigué par ce spectacle. La première partie terminée, sans grand intérêt, on dépasse la Levada Norte et le canyon s’encaisse. Sans interruption les rappels très bien équipés par Antoine Florin et ses amis s’enchaînent dans des étroits sombres, mais originaux. Plus on avance, plus les vasques sont profondes et plus la descente prend du caractère, jusqu’à la dernière section. A présent, le débit est devenu important. Les rappels sont plus techniques. Mais l’apothéose s’offre à moi lorsque je me retrouve sur cette petite margelle, 90 m au-dessus de la mer.
Je me jette dedans, la corde lourde me tire vers le bas. Les gouttelettes glissent sur mon casque et rafraîchissent mon visage. Je frôle le jet, je le palpe du pied, je le sens vibrer, rebondir dans ma poitrine dans laquelle s’écoule un liquide chaud, intense. Je vois plus bas, Laurent, la tête baissée, se protégeant du jet. Je me vache au relais suspendu, pas pratique, mais je devine la suite. Un magnifique rappel vertical, la paroi figée à quelques centimètres de mon souffle.
La cascade n’est plus qu’un bloc, qui s’effondre sur les bords lisses de la lave. Elle se dégage de la roche laissant une traînée qui m’enveloppe d’embruns ! Je me laisse filer sur la corde et transporté par cette ambiance grandiose, je sens à peine les rochers du bas toucher mes pieds. Je me dégage vite et admire cette gerbe unique, encerclée de fougère dans la falaise, à proximité de l’éboulement du mois d’octobre.
Même si Delgado à moins de passages marquants que Seixal, que les rochers glissent et que le soleil apparaît rarement caché par la brume, sans compter la première partie fastidieuse et peu intéressante, cette descente de 55 rappels qui s’étagent sur 1380 m offre un des plus gros dénivelés d’Europe. Elle entre dans le Palmarès des grandes descentes et côtoie des parcours comme ceux de la réunion, la Bendola, Serviera, le Gorgopotamos, Bussing, …
Une destination incontournable pour les équipes sportives.
Rédaction Caracal
Avec : Laurent Felder, Laurent Billery, Sandrine Billery et Arnaud Peyre.
* L'Europe s'entend au plan continental. Madère appartient à l'UE en tant qu'île portugaise.
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit



- Boustourou
- Messages : 4041
- Inscription : ven. 15 oct. 2004 19:56
- Localisation : Las Gaviotas, Valparaiso,CHILE
- Boustourou
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ça, j'avais compris
pour écrire: "...Caracal, comme d’habitude arrive en traînant..."
Toujours aussi niais, les potes 



Dernière modification par Boustourou le sam. 02 mai 2009 16:56, modifié 1 fois.
L'BOUSTOU aux 3 GORGOpotamos - 799 canyons # / 1215 descentes.
Dernière modification par Arno le sam. 02 mai 2009 17:51, modifié 1 fois.
oui c'est çalolo a écrit :Sur ta photo je crois qu'il y a sandrine au relais.
Bravo à elle car de toute l'équipe c'est elle qui est restée le plus longtemps suspendu à ce relais.
Et en plus elle arrive avec le sourire en bas, moi je dis chapeau![]()
![]()



- Boustourou
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Mais je le sais bien que Sandrine est une Sirène aguerrie aus secrets de l'eauArno a écrit :oui c'est çalolo a écrit :Sur ta photo je crois qu'il y a sandrine au relais.
Bravo à elle car de toute l'équipe c'est elle qui est restée le plus longtemps suspendu à ce relais.
Et en plus elle arrive avec le sourire en bas, moi je dis chapeau![]()
![]()
On la devine si on regarde bien: chapeau bas Sandrine
![]()

L'BOUSTOU aux 3 GORGOpotamos - 799 canyons # / 1215 descentes.
Sandrine ,je la vois pas .Elle est où ??? Elle prend une douche
On voit juste deux brins de cordes le long de la chute d'eau
Qui est sans dire magnifique 




https://www.youtube.com/user/alain13012 ...
A la montagne, gardez sans cesse à l'esprit, que c'est bien elle qui décide toujours au final !!!!!!...
A la montagne, gardez sans cesse à l'esprit, que c'est bien elle qui décide toujours au final !!!!!!...

Oui elle a pris une bonne douche, mais elle en avait besoinALAIN 13 a écrit :Sandrine ,je la vois pas .Elle est où ??? Elle prend une douche![]()
On voit juste deux brins de cordes le long de la chute d'eau
Qui est sans dire magnifique


Pour la trouver il suffit de suivre la ligne de corde et qd la ligne s'arrete c'est le relais et la tache noire c'est sandrine


Masque de plongée utile pour ce relais.
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- Messages : 358
- Inscription : mar. 27 nov. 2007 21:31
- Localisation : sous le cep de Gigondas
ça a l'air jolie en tout cas.
et un jour caracal ira à la réunion et sa vie s'en trouvera bousculé, il parlera créole, se construira une case à mafate pour être au plus prêt des descentes..
mais avant çà il a pas fini l'europe continentale
et un jour caracal ira à la réunion et sa vie s'en trouvera bousculé, il parlera créole, se construira une case à mafate pour être au plus prêt des descentes..

mais avant çà il a pas fini l'europe continentale

Guide en pays niçois et ailleurs http://nice-canyoning.com
faites du canyon, pas la guerre
faites du canyon, pas la guerre
Quelle belle photoLaurent a écrit :Salut Alain,
pendant quelques instants, une rafale de vent a décalée la cascade et j'ai pris la photo ci-dessous où l'on voit Sandrine descendre et Stéphane au relais :
[url]http://images2.hiboox.com/images/1809/839e317b4c1fbd2cc40e813a73a8f923.jpg[/url]


Précisons, la réalité est inverse. Pendant quelques instants le vent n'a pas décalé la cascade qui s'était lever aprés votre passage


Oui, je risque de parler créole un jour. Non, j'irais jamais à la réunion, ke canyon j'en ai ma claque



Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit


