canyon en crue

Echanges relatifs à la pratique de la descente de canyon en général : questions techniques ou débats éthiques, matériels, ouvrages & topos...
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tony-13
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canyon en crue

Message par tony-13 » ven. 02 juin 2006 22:53

oh p....... sur le site de dsavoye38 je suis tombé sur des videos de canyons en crues, et c'est INCROYABLE 8-[
je pensais que l'eau pouvais monter mais a ce point .... sur la premiere video notamment en moins d'1 minute c'est l'apocalypse !!!!
donc je voulais savoir si des canyonneurs du forum ont ete confronte a ce genre de situation, et comment ils ont reagi.
parce que franchement apres avoir vu les sequences video je vois pas ce qu'il y a faire ........a +
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antilolo
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Message par antilolo » ven. 02 juin 2006 22:58

Salut,
C quoi le lien pour voir les vidéos??
Merci
Allez le Stade!!!
"A trop regarder la météo, on passe le we au bistrot!"

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Message par tony-13 » ven. 02 juin 2006 23:43

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Message par tony-13 » sam. 03 juin 2006 09:22

:-k d'ailleurs j'ai une question :
dans ces canyons les crues que l'on voit sont dut a des orages ou a des installations hydrau-electriques :?:
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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:38

je viens de voir les vidéos et, il semble faire très beau , est ce que ce ne serait pas simplement des lachés d'eau fait par edf...

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Message par Caracal » sam. 03 juin 2006 10:40

Tiens faut que j'aille voir ton site David. J'ai aussi quelques vidéo des écouges qui débitent environ 5m3 à la seconde

Se prendre une crue en canyon n'est vraiment pas marrant ;-) Et il est vrai que lorsque ça arrive c que l'on a commis une erreur dans la préparation de la course. C'est pourquoi officiellement comme nous sommes tous des canyoneurs exemplaires jamais nous avons été bloqué et personne n'a connu ce problème ;-)

En réalité, ce sont des choses qui arrivent. Bertrand avait fait une info sur une expérience un jour du côté du rochail.

Pour moi, je me suis pris une crue dans les grands vents. On avait mis 5h pour arriver dedans (et j'ai pas dit en haut). A 17h, l'orage nous est tombé sur la g.... Il ne restait que 4 cascades ! A la première goutte j'ai préfé trouver la plateforme la plus dégagée, j'ai sorti les pitons et en artif on est monté à environ 4m (1m en naturelle, 3 en artif) en 15 mn. Bonne action, puisque, ces 15 mn écoulée en 30 s je vois l'eau doubler de volume, 30s plus tard elle est devenue marron est double encore. Les embruns ont commencé à venir nous fouetter le visage tellement le niveau avait monté, plus aucune vasque était "normale". On a pitonné 2h. Mais à 19h, l'orage a disparu aussi vite, le niveau a diminué tout aussi vite et au lieu de pitonner dans le noir, on préférer terminer le canyon à la frontale avec le même débit qu'à 15h :-).

Moralité : je mettais toujours fait ch... à amener le matériel de secours en canyon, ce jour là j'ai compris à quoi ça pouvait servir.

De même, si tu as lu Male Vesse ou les posts du mois de septembre. J'ai raconté une expérience de ce type, dans Male Vesse. Alors attention, dans le bouquin et le post, nous "cassons" plus que la réalité, puisque l'on est sorti des zones dangereuses avant les pluies violente. En revanche, ce qui a étonné les copains. alors que le soleil était revenu et qu'il avait cessé de pleuvoir depuis une demi heure, nous avons entendu un bruit. Au bruit, je leur ai dit de courir à la rivière. Et Male Vesse est passé de 30l/s à 300l/s en 2 mn. C'est impressionnant. Le plus impressionnant, c'est qu'une fille venait juste de traverser la rivière sans se douter de rien. Elle nous a regardé, et à cherché son copain. Il était bloqué derrière la rivière. Elle, elle n'avait rien vu, son copain qui était 10 m derrière était assez en retard pour que la crue l'empêche de passer. Impressionant, non ???

Donc que peut-on faire en cas de crues. Si on ne l'a pas prévu on ne peut rien faire. C'est le cas pour les lacher d'eau (Voir à ce sujet : les eaux partagées faits dans le tessin.) si c un orgae, ne surtout pas continuer en se disant je sortirais avant. Dans les canyons falaises l'eau monte en moins de 10 mn et les autres au mieux en 1h (Exple Male Vesse) Et encore tout dépend de l'intensité de l'ensemble. S'il pleut, trouver une plateforme un peut plus dégagé ou, une ligne ou tu peux pitonner facilement. Les 2 premiers pitons en artif sont faciles à poser en général et tu te hisses facilement à plus de 3 m pour le haut de la tête. Bien sur éviter les gros encaissement, l'effet vague existe même s'il n'est pas aussi courant que ce qu'on le dit en général. les exples comme la richiusa sont rares, mais il est vrai plus courant dans le sud qu'en haute savoie !
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit :mrgreen: :mrgreen:

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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:45

A la Réunion :
des crues foudroyantes
Contrairement à l'Europe, écrit Pascal Colas (Réunion Sensations) dans "Le Paradis du canyoning", ouvrage de référence en la matière, où, "même après une période de beau temps, un seul orage violent peut entraîner de soudaines et dangereuses crues", à la Réunion, en raison de "la nature peu homogène du terrain et () la porosité des basaltes favorisant l'infiltration, il faut d'abord que le sol arrive à saturation pour qu'ensuite les pluies soient canalisées dans les canyons". Aussi, continue l'auteur, à l'origine de l'ouverture de nombreuses voies dans toute l'île depuis 1989, "chaque crue est précédée d'une période suffisante durant laquelle toute personne prudente et avisée peut éviter le danger".
Tout l'art est alors d'apprécier le risque
Pascal Colas rapporte que ce danger doit être pris très au sérieux, "les crues réunionnaises pouvant être foudroyantes et d'une rare violence: 550 mètres cubes par secondes pour Langevin (). Les crues peuvent multiplier par plus de mille le débit d'étiage [Ndlr: de leur plus bas niveau] des cours d'eau (). Dans certains passages très étroits comme le bras de caverne [Ndlr : un affluent de la rivière du Mât, venant du renommé Trou de fer], l'eau peut monter d'une quinzaine de mètres (). En quelques minutes, le paysage se transforme en décor d'apocalypse ()"

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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:49

Un mort - un touriste Italien âgé de 35 ans - et trois personnes sauvées des eaux en furie par les spécialistes du peloton de gendarmerie de haute Montagne (PGHM). Tel est le bilan de la tragique excursion de canyoning menée par deux groupes de canyoneurs, dans la rivière Sainte-Suzanne, samedi dernier. Une enquête est désormais menée pour déterminer les responsabilités induites par ce drame.
Le corps sans vie du touriste italien, âgé de 35 ans, emporté par les eaux samedi dernier, en début d'après-midi, dans le canyon de la rivière Sainte-Suzanne, a été retrouvé, dimanche matin, vers 7h, face contre terre, à environ 200 mètres de la cascade Niagara. Soit à plus de 4 km du point initial. Par ailleurs, dans la nuit de samedi, vers 23h, les gendarmes du PGHM, réussissaient le tour de force de récupérer, en pleine nuit, trois membres d'un groupe de 11 "amateurs" passionnés de montagne. Ils avaient été surpris le même jour, par "un mur d'eau", et les trois membres de l'équipe avaient trouvé refuge dans l'une grottes, sous une cascade. Le bilan aurait être beaucoup plus lourd confie les spécialiste du PGHM. Retour sur l'opération de secours, dirigé par l'adjudant-chef Hémin, patron du PGHM, et qui a débuté samedi dernier, en début d'après-midi. L'alerte est venue du service départemental d'incendie et de secours (SDIS). Il est question alors de plusieurs personnes bloquées dans le canyon de Sainte-Suzanne à la suite d'une brusque montée des eaux.
Une équipe du PGHM est envoyée sur place et une première reconnaissance est effectuée grâce à l'hélicoptère de la gendarmerie. Les guides de haute montagne se rendent rapidement compte que les conditions d'intervention seront pour le moins difficiles. Le débit de l'eau est très important et de chaque côté de la rivière les berges sont submergées.
Peu temps après cette première alerte, confie l'adjudant-chef Hémin, un nouvel appel du SDIS signale que les canyoneurs en danger sont sortis d'affaire. Ce n'est qu'en fin de fin de journée et cela recoupe la main courante du SDIS, c'est-à-dire, vers 18h, que la situation se gâte. Il est de nouveau question de quatre portés disparus. Le PGHM met alors en branle le plan d'intervention classique. Il est fait appel à un médecin du SAMU, entraîné pour intervenir dans ce genre d'opération, l'hélicoptère est mobilisé, le matériel spécifique pour des interventions de nuit chargé. Deux groupes ont été en fait surpris par un mur d'eau : le premier est composé de 11 personnes. Une équipe "d'amateurs", déclarait hier l'adjudant-chef Hémin. Ils ont débuté leur périple depuis tôt le matin, en amont du bassin Nicole. Lors de la montée soudaine de l'eau, le groupe a été dispersé. Huit d'entre eux ont réussi à gagner la berge et supposent à ce moment que les trois manquants à l'appel se sont réfugiés dans une grotte. Mais aucun témoin direct des faits n'est en mesure de l'affirmer, souligne le patron du PGHM.
Un deuxième groupe, a été également happé par la montée des eaux. Selon les premiers éléments de l'enquête, cinq touristes dont deux Italiens, se trouvaient sous la responsabilité d'un moniteur, employé de la société Jacarandas.
Ce deuxième groupe, totalement indépendant du premier, a démarré la descente du canyon, aux environs de 14h, en aval du premier groupe, au lieu-dit : l"Arche. Ils avaient déjà effectué des descentes en rappel de 5 et de 17 mètres, lorsqu'en l'espace de quelques secondes, ils verront s'abattre un véritable mur d'eau.
Quatre membres de l'équipe s'accrochent comme ils peuvent aux branches et galets et parviennent à se sortir de la des eaux en furie. Néanmoins, le guide et le touriste Italien, Paolo Aniballi, sont entraînés et feront une chute de 25 mètres.

"Le risque zéro n'existe pas"
Selon Renaud Iltis, notamment moniteur fédéral de canyoning et initiateur également, samedi dernier "la rivière Sainte-Suzanne, même présentant un débit supérieur à la moyenne peut, jusqu'à un certain débit, être pratiquée sans danger notoire du fait du profil très ouvert qui permet une évacuation rapide tout au long de la descente", selon Renaud Iltis, samedi dernier, "au milieu de l'après-midi, un phénomène à priori sans précédent a eu lieu". Un phénomène qui s'explique selon lui par "des pluies sûrement très violentes et très localisées, un véritable mur liquide aurait dévalé, tel un raz de marée, les principales rivières " de l'Est. Il en veut pour preuve que "des kayaquistes alors présents sur les rivières du Mât et de Saine-Suzanne ont rapporté ce phénomène les nombreux kayaquistes présents sur les rivières samedi", poursuit-il, "pourront le confirmer un tel phénomène était complètement imprévisible et c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu d'autres victimes à déplorer, soit dans leurs rangs, soit parmi les marmailles qui se baignaient aux abords des rivières".
Pour Renaud Iltis, il est vrai et important de souligner que "c'est à la charge de l'encadrant d'assurer au maximum la sécurité d'un groupe mais il faut que les participants admettent que le risque zéro n'existe pas". Il appartiendra néanmoins aux enquêteurs de déterminer si les règles de sécurité de base ont été respectées à la suite du drame qui s'est joué ce week-end dans le canyon de Sainte-Suzanne.

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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:50

Reçu par E-mail sur le site canyoning,
voici le témoignage d'un des 2 accompagnateurs du groupe de 11 canyoneurs pris par la brusque montée d'eau. Fort heureusement, il n'y a eu aucune victime dans ce groupe, et seuls 3 membres sont restés bloqués derriere une cascade plusieurs heures avant d'être secourus. Ce récit confirme la brutalité de cette vague et son caractère à priori imprévisible.
" J'étais un des deux "guides" qui menions le groupe de 11 personnes samedi dernier à la Rivière Ste-Suzanne. ...
Il y avait effectivement 2 groupes ce samedi-là dans le canyon. Le nôtre constitué de 11 personnes et un autre groupe constitué de touristes emmenés par des professionnels de la société " X ". Nous ne connaissions pas l'existence de ce deuxième groupe qui se trouvait en amont par rapport à nous. Lorsque la vague est arrivée sur eux, le guide et un touriste italien ont été emportés. Le guide a passé une cascade de 25m et a réussi à s'en sortir. Lui, c'est un vrai miraculé! Malheureusement, vous connaissez ce qui est advenu du touriste italien. ...

Mon copain canyoneur avait équipé ce dernier rappel et était descendu le premier pour assurer par le bas. Il était dans la grotte avec les deux suivants dont le fils d'un autre membre du groupe qui se trouvait au-dessus. Je me trouvais au-dessus du dernier rappel de 35m pour placer les autres participants sur la corde. C'est mon fils de 14 ans qui se trouvait juste derrière nous qui a entendu un bruit, s'est retourné et a crié. A peine le temps de tourner la tête, et la vague de 1,5-2m balayait tout sur son passage, basculait dans le vide, s'écrasait en bas et rebondissait plus loin. Une vraie vision d'apocalypse !!

Nous connaissons très bien ce canyon et l'existence de cette grotte. J'étais sûr à 99% qu'ils étaient relativement en sécurité à l'intérieur de cette grotte et qu'il suffisait d'attendre la baisse du débit pour les faire sortir. Le problème, c'est le doute créé par ce 1% d'incertitude, car le mur d'eau devant la grotte était vraiment trop puissant et il était impossible de voir quoi que ce soit à l'intérieur. Vers 23h, le débit ayant baissé, le PGHM est revenu avec un groupe électrogène portatif et un gros projecteur. Ils ont pu alors apercevoir les 3 casques à travers le rideau d'eau. L'angoisse s'est alors évanouie. Ils sont ensuite remontés prendre du matériel, nous ont invités à remettre nos combinaisons pour aller délivrer nos copains, ce que nous nous sommes empressés de faire. Un des membres du PGHM, assuré par ses collègues, a réussi à longer la paroi et à passer sous le rideau d'eau. Quelques secondes plus tard, nos copains sortaient. Ils ont surtout eu froid, étaient très fatigués par les embruns de la cascade qui leur ont fouetté le visage pendant 8 heures. Mais le plus dur pour eux a également été le doute car ils ne savaient pas ce que nous étions devenus et pensaient que 3 ou 4 membres du groupe avaient dû être emportés.

Je confirme donc que nous avions bien vérifié la météo qui avait annoncé 3mm de pluie la veille, du soleil pour le samedi matin et des averses éparses l'après-midi. Nous avons pénétré dans le canyon à 8h30, le débit était normal et le ciel ensoleillé. Nous avons déjeûné vers 13h et plusieurs d'entre nous avaient enlevé leur combinaison pour profiter du soleil. Le débit était toujours inchangé. A l'avant-dernier rappel, nous avons eu une averse. Nous nous sommes ensuite présentés au dernier rappel avec un débit toujours inchangé. C'est alors que la vague est arrivée ...

Je ne souhaite à personne de connaître ce que nous avons vu. Nous avons eu énormément de chance de nous en sortir tous les 11: les trois qui étaient dans la grotte et qui n'avaient pas encore entamé la traversée du bassin à la nage, personne ne se trouvait sur la corde, les autres étaient derrière moi sur le côté protégés par un gros rocher alors que d'habitude tout le monde est éparpillé au soleil sur les rochers en attendant son tour. Si cela était arrivé une demi-heure avant ou après, nous étions tous les 11 au milieu de la rivière et aurions été balayés comme des fétus de paille. D'après les membres du PGHM, il s'agirait probablement d'un glissement de terrain qui aurait provoqué un barrage qui se serait ensuite laissé aller sous la pression de l'eau accumulée.

Nous avons simplement eu le malheur d'être là ce samedi. Pourtant, le canyonig n'est pas en cause. Je n'ose imaginer les conséquences si cette vague était arrivée le dimanche vers midi avec toutes les familles qui vont pique-niquer au bassin Bœuf et à la cascade du Niagara.

Mais maintenant, j'ai peur. Il me faudra certainement quelque temps pour oublier ces images. "

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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:51

Le phénomène incriminé ne peut pas être lié à une montée d'eau dans la rivière de façon progressive comme lors de chutes de pluie sur un terrain déjà fortement saturé en eau (ce qui n'était pas le cas dans ce secteur). La montée en charge de la rivière se serait fait de façon progressive et non sous la forme d'une vague. Ces écoulements de crue peuvent s’expliquer par un excès de saturation du milieu, en conformité avec la théorie des " aires contributives saturées". Des mesures de terrain montrent que la propagation du ruissellement de surface, le long du versant jusqu'à la rivière, varie en fonction de la géométrie du versant, des variations temporelles et spatiales des états de surface et des teneurs en eau le long du versant (état de saturation des sols en eau). (études SHF )

- Il peut s'agir du lâchage d'un barrage naturel formé dans le lit de la ravine en amont (par accumulation de débrits végétaux ou d'un glissement de terrain obstruant le canyon). Sous l'accumulation d'eau et sa poussée, ce barrage cède , d'où formation d'une vague brutale balayant tout. Ce phénomène devrait être ponctuel, c'est à dire une fois le réservoir vidé et la vague passée (une dizaine de minutes), le débit de la ravine aurait du reprendre son débit normal...ce qui n'a pas été le cas, puisque le débit est resté monstrueux pendant huit heures?...

- la Troisième hypothèse est celle d'un mécanisme de ruissellement de surface et de cheminement des eaux que l'on peut comparer au modèle expérimental d'un entonnoir :
Les conditions météo étaient telles ce 7 Mars que des pluies de délenchement brutal et très intenses (orage, ce qui est très rare à la Réunion) sont survenues en début d'après-midi bien en amont, sur les hauts, dans le bassin de ruissellement de la rivière Ste-Suzanne, alors que plusieurs km plus bas, au niveau des groupes de canyoning, le soleil brillait et le débit était faible.
modèle de l'entonnoir : Des gouttes de pluie commencent à tomber au même moment sur tout le pourtour de la base évasée de l'entonnoir (bassin de ruissellement d'une ravine), et toutes ces gouttes vont ruisseler à la même vitesse en direction de la partie rétrecie du cône. L'ensemble des gouttes va donc se retrouver de façon synchrone au début du tuyau (étroiture du canyon proprement dit), et une masse d'eau va alors emplir le tuyau brutalement (la vague). Cette masse d'eau va garder le même débit dans l'étroiture, tant que plus haut, les gouttes continuent à tomber avec la même régularité à la base du cône.
C'est ce qui semble s'être passé, puisque les pluies orageuses dans le bassin de ruisselement de la Rivière Ste-Suzanne ont duré plusieurs heures, ayant débuté de façon brutale (comme c'est le cas pour les orages), c’est alors tout d’un coup l’ensemble du versant qui participe aux écoulements de la crue, d’où la brutalité de la vague. La quantité de pluie nécessaire pour atteindre le seuil d'apparition de cette crue est très variable en fonction des conditions hydriques préalables. (la saturation des sols dans les hauts de la côte au vent de la Réunion est en permanence importante)

Nous avons pour notre part deux récits de canyonneurs surpris par de telles vagues (l'un dans Colimaçons, canyon habituellement sec, et l'autre dans Dudu), et à chaque fois, le phénomène semble extrémement brusque , avec une pluviométrie sans particularité au niveau du groupe en cheminement dans le canyon. S'agit-il d'une spécificité à la Réunion lié à l'hydrologie particulière ?... A méditer !

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Message par Caracal » sam. 03 juin 2006 10:55

Autre exple pour renforcer tes anecdotes.

Aout en Corse, on avait fait Falconaïa. Temps super, on était parti tôt, bien que je ralais de devoir encore me lever à 7h. Tout se passe parfaitement bien sous un ciel azur. Pendant que les copains en moto remontent à la voiture, je vois des nuages s'accumuler sur notre tête. 15mn aprés il fait gris. On remonte sous la falaise RG du pont et il commence à pleuvoir. L'orage tonne et ils tombent des seaux d'eau. Falconaia se met à couler, au moins 50l/s. Quand, les copains reviennent sous la pluie ils sont abassourdis : il ne pleut pas à Coscia et dans la ruda. L'orage s'était localisé sur un petit carré de 3 km su 3. Mais il était intense :-(
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit :mrgreen: :mrgreen:

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Message par Caracal » sam. 03 juin 2006 11:05

En fait, il y a un phénomène exponentiel qui explique pourquoi l'eau décuple de volume en quelques secondes. Certes, dans les Alpes du nord, il ne faut pas négliger la rupture de barrage naturelle comme pour l'accident d'interlaken.

Les canyons encaissés ou avec des falais sont un bon exple.

Au début la terre se mouille (grande info) et les premiers ruissellement s'opère. Le phénomène de ruissellement en lui même ne fait pas augmenter le niveau immédiat du cours d'eau. Mais à un moment critique, selon la quantité d'eau tombé et la déclinivité un phénomène d'emballement s'opère. Je pense qu'il est possible de trouver la formule physique permettant de définir cet instant critique. En haut du canyon les micros ruissellement finissent pas s'aditionner d'une manière exponentielle, du fait que tous les ruissellement arrive en même temps dans le canyon. Chaque ruissellement, comme je le disait est trop faible pour qu'à lui seul son impact soit visible, mais leur accumulation instantannée donne une crue de plusieurs m3. C'est ce qui forme la vague et c'est en cela qu'elle est quasi imprévoyable ! En exple inverse, la crue disparraît aussi vite du fait du même phénomène. Les ruissellement cessant d'un coup, le niveau en partant du eau diminue aussi vite.
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit :mrgreen: :mrgreen:

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Message par pireclo » sam. 03 juin 2006 11:29

le modèle de l'entonnoir
alors que les jours précédents il fait beau. il faut avoir vu une vague même en vidéo pour être impréssionné

modèle de l'entonnoir :
Des gouttes de pluie commencent à tomber au même moment sur tout le pourtour de la base évasée de l'entonnoir (bassin de ruissellement d'une ravine),
et toutes ces gouttes vont ruisseler à la même vitesse en direction de la partie rétrecie du cône.

L'ensemble des gouttes va donc se retrouver de façon synchrone au début du tuyau (étroiture du canyon proprement dit), et une masse d'eau va alors emplir le tuyau brutalement (la vague).

Cette masse d'eau va garder le même débit dans l'étroiture, tant que plus haut, les gouttes continuent à tomber avec la même régularité à la base du cône.
La quantité de pluie nécessaire pour atteindre le seuil d'apparition de cette crue est très variable en fonction des conditions hydriques préalables.

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Message par tony-13 » sam. 03 juin 2006 13:03

et beh toute ces histoires ça calme ......
surtout la tienne Caracal : la fille traverse .... et son copain ne peut pas juste apres alors qu'il est a 10 metre ...... purée a Mal Vesse en crue ça doit etre un spectacle (hum ......) terrifiant, ou la nature montre de quoi elle peut etre capable et ou on doit se sentir tout petit petit ..... !!!!!!! :shock: :shock:
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Message par TY SAUNIER » sam. 03 juin 2006 13:26

Merci Tony pour ce sujet...

En effet, nous étions un certains nombres à commencé à être franchement agacé par les "miraculé du canyon" qui pratique depuis 20 ans, sans jamais avoir rencontré le moindre soucis, et qui du coup en conclue, que l'eau ne peut pas monter, que l'on ne peut jamais se coincer, que l'on a jamais besoin de remonter... Avec toutes les conséquence que celà à sur nos discurtions sur le matériel et la technique.: "moi je descend avec deux bout de sangle et les débrayable c'est pour les tafiolles!!!"

La différence entre le canyon et par exemple la spéléo, c'est que les techniques ne sont nécessaire, qu'une fois sur mille, mais ce jour là!!!

Ce n'est pas un secret que je suis revendeur; mon activité me permet du coup d'étres au "centre" de pas mal d'info: je peut en témoigner, des problêmes: il y en as!!! beaucoup!!!

Alors soyez priudent, parce qu'au delà de vous faire mal, à chaque carton c'est l'ensemble de l'activité qui "morfle"!!!
A bientôt sous les cascades
Ty SAUNIER
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Message par Caracal » sam. 03 juin 2006 14:51

Il est vrai que cela remet les pendules à l'heure et cela oblige à l'humilité. Comme tu dis ty les histoires existent, et il vrai que ce n'est pas inutile de les rappeler pour éviter justement d'apprendre l'humilité sur place lorsque l'on passe à 2 doigts du carton !
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit :mrgreen: :mrgreen:

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Message par IP » sam. 03 juin 2006 15:21

Du coup, je vais décrire notre petite expérience....
Début août 2004, Combe Chave, Ubaye
On prend deux météos (régional et montagne). L'une d'elle annonce grand soleil et l'autre quelques passages pluvieux.
On part sous un grand soleil avec un ciel parfaitement bleu.
:arrow: 12h05 : On rentre dans le canyon sous la première cascade (on ne voit donc pas le bassin versant) et on mange de suite (midi)... Tant pis pour ce rappel car il est déjà tard et on a faim. :P
Débit : 1 l/sec dans le canyon.
On attaque la descente tranquille puis quelques nuages gris-blancs apparaissent.
:arrow: 14h10, une pluie fine commence à tomber. Pendant 10 min, une averse nous tombe dessus (pluie plus dense) mais ne nous stresse pas du tout.
:arrow: 16h15, on est tous sur la piste à la sortie. Le débit de l'eau et sa couleur (transparente) n'ont pas changés.
:arrow: 16h30, une nouvelle averse nous tombe dessus sur la piste et pendant que l'on se change à la voiture.
:arrow: 17h15, on passe en voiture sur la piste de l'autre coté de la vallée, d'où l'on a une vue sur tous les canyons qui s'enchainent.
De là, on constate un certain nombre de canyon avec de belles cascades blanches et UN canyon avec un torrent de boue qui gerbe dans les cascades.... C'est Combe Chaves :shock: ...
Demi tour, on approche de la sortie en voiture et on constate....
Un débit entre 100 et 200 l/sec d'un mélange de boue et de morceaux d'ardoises coupants comme des rasoirs :shock: :shock: :shock: .
Vérification sur la carte...
Combes chaves est le seul canyon de cette vallée à récupérer l'eau d'un très grand cirque dénudé d'arbre... #-o
Prudence donc, dans ce canyon...

Les comparatifs...
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tony-13
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Message par tony-13 » sam. 03 juin 2006 17:45

et bbeh IP ça veut dire qu'a une heure pres ........ :shock: :shock:
car apres avoir vu ta photo , je vois pas comment on pourrait sortir de ce "magma" boueux !!!!!
A La Recherche De Gertrud Von Polyglut ....

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Message par IP » sam. 03 juin 2006 20:52

à une heure près....
Peut être 5 min ?
On ne saura jamais... :?
Peut être y a il eu une vagues de crue ?
Sinon le canyon était assez ouvert pour se mettre à l'abri.
Il fallait juste ne pas être sur la corde au mauvais moment [-( .

Et le pire dans tous cela, c'est qu'on a seulement entendu un "vague" grondement de tonnerre, et que l'on a pas vu de cumulo-nimbus ou de pluie d'orage.... ](*,)
Même pas un éclair.... :roll:
Dernière modification par IP le sam. 03 juin 2006 20:53, modifié 1 fois.

Paul G
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Message par Paul G » sam. 03 juin 2006 22:06

Ce sujet est très intéressant et pédagogique.
Mais à propos des films cités dans le 1er post, il me semble évident qu'il s'agit de lachers de barrages :
- caméramen postés attendant visiblement l'évènnement
- titres des films
- plusieurs installations bétons visibles sur certaines images

J'avais vu un film fait par des suisses, je crois, destinés à sensibiliser les praticants sur les risques du canyoning en aval de certaines installations. Ce pourrait être des images faites à la même occasion.

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Message par Caracal » sam. 03 juin 2006 22:38

Tu parles des eaux partagés dans le tessin, l'efc le vend et on le trouve sur le site de Nizzola
Quoi qu'il en soit, on finira tous un jour dans un lit :mrgreen: :mrgreen:

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Message par tony-13 » dim. 04 juin 2006 00:00

IP a écrit :..... Et le pire dans tous cela, c'est qu'on a seulement entendu un "vague" grondement de tonnerre, et que l'on a pas vu de cumulo-nimbus ou de pluie d'orage.... ](*,)
Même pas un éclair.... :roll:
ça fait peur !!!! tu pars tranquille tu verifies la meteo il y a un grand ciel bleu ..... et boum !!! tu te reçois une vague de crue sur le coin de la figure :shock: :shock:
donc personne n'est a l'abri de se genre de mesaventure alors ???? :-k
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Message par IP » dim. 04 juin 2006 00:54

Non, personne...
Enfin, il faut savoir que dans les grand canyons classiques, les risques sont connus et les canyonistes prennent leurs précautions en cas d'apparition de nuages pluvieux (on accélère et/ou on sort).
Dans les canyons "aventures", les risques sont moins connus et il faut prendre plus de précautions (regarder sur une carte le bassin versant AVANT de partir par exemple :-", repérer les échappatoires en permanence, partir tôt, vérifier qu'il n'y a pas de prise d'eau en amont...).
Seul un petit pourcentage de canyon représente un risque de crue SUBITE élevé.
Dans la majorité des cas, la géologie, la topologie et l'environnement du canyon font que le niveau de crue sera atteint après plusieurs heures de pluie intense.
Dans tous les cas, il faut toujours respecter les recommandations des topos pour les canyons sensibles (Raton, Malevesse, Combe Chave, les canyons sous barrages...).

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Message par nenel1er » dim. 04 juin 2006 10:31

tony-13 a écrit :oh p....... sur le site de dsavoye38 je suis tombé sur des videos de canyons en crues, et c'est INCROYABLE 8-[
je pensais que l'eau pouvais monter mais a ce point .... sur la premiere video notamment en moins d'1 minute c'est l'apocalypse !!!!
Woaou !! J'avais déjà vu ces vidéos mais les revoirs ça recalme c'est sur, prudence prudence. . . [-o<
La 9ème vidéo montrent bien qu'il s'agit de vidanges de bassin de barrages, mais bon quand même !!! :shock:
Guêpes au mois d'Août, sors tes moon-boot,
Moustiques au mois d'Mars, SORS TA KORDA'S !!!

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Message par tony-13 » dim. 04 juin 2006 10:55

Caracal a écrit :........ Moralité : je mettais toujours fait ch... à amener le matériel de secours en canyon, ce jour là j'ai compris à quoi ça pouvait servir..........
tiens caracal justement qu'emportes tu comme materiel de secours pour parer a ces eventualités de crues ??? et les autres canyoneurs du forum ?? :-k :-k merci a +
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