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par pireclo » sam. 03 juin 2006 10:49
Un mort - un touriste Italien âgé de 35 ans - et trois personnes sauvées des eaux en furie par les spécialistes du peloton de gendarmerie de haute Montagne (PGHM). Tel est le bilan de la tragique excursion de canyoning menée par deux groupes de canyoneurs, dans la rivière Sainte-Suzanne, samedi dernier. Une enquête est désormais menée pour déterminer les responsabilités induites par ce drame.
Le corps sans vie du touriste italien, âgé de 35 ans, emporté par les eaux samedi dernier, en début d'après-midi, dans le canyon de la rivière Sainte-Suzanne, a été retrouvé, dimanche matin, vers 7h, face contre terre, à environ 200 mètres de la cascade Niagara. Soit à plus de 4 km du point initial. Par ailleurs, dans la nuit de samedi, vers 23h, les gendarmes du PGHM, réussissaient le tour de force de récupérer, en pleine nuit, trois membres d'un groupe de 11 "amateurs" passionnés de montagne. Ils avaient été surpris le même jour, par "un mur d'eau", et les trois membres de l'équipe avaient trouvé refuge dans l'une grottes, sous une cascade. Le bilan aurait être beaucoup plus lourd confie les spécialiste du PGHM. Retour sur l'opération de secours, dirigé par l'adjudant-chef Hémin, patron du PGHM, et qui a débuté samedi dernier, en début d'après-midi. L'alerte est venue du service départemental d'incendie et de secours (SDIS). Il est question alors de plusieurs personnes bloquées dans le canyon de Sainte-Suzanne à la suite d'une brusque montée des eaux.
Une équipe du PGHM est envoyée sur place et une première reconnaissance est effectuée grâce à l'hélicoptère de la gendarmerie. Les guides de haute montagne se rendent rapidement compte que les conditions d'intervention seront pour le moins difficiles. Le débit de l'eau est très important et de chaque côté de la rivière les berges sont submergées.
Peu temps après cette première alerte, confie l'adjudant-chef Hémin, un nouvel appel du SDIS signale que les canyoneurs en danger sont sortis d'affaire. Ce n'est qu'en fin de fin de journée et cela recoupe la main courante du SDIS, c'est-à-dire, vers 18h, que la situation se gâte. Il est de nouveau question de quatre portés disparus. Le PGHM met alors en branle le plan d'intervention classique. Il est fait appel à un médecin du SAMU, entraîné pour intervenir dans ce genre d'opération, l'hélicoptère est mobilisé, le matériel spécifique pour des interventions de nuit chargé. Deux groupes ont été en fait surpris par un mur d'eau : le premier est composé de 11 personnes. Une équipe "d'amateurs", déclarait hier l'adjudant-chef Hémin. Ils ont débuté leur périple depuis tôt le matin, en amont du bassin Nicole. Lors de la montée soudaine de l'eau, le groupe a été dispersé. Huit d'entre eux ont réussi à gagner la berge et supposent à ce moment que les trois manquants à l'appel se sont réfugiés dans une grotte. Mais aucun témoin direct des faits n'est en mesure de l'affirmer, souligne le patron du PGHM.
Un deuxième groupe, a été également happé par la montée des eaux. Selon les premiers éléments de l'enquête, cinq touristes dont deux Italiens, se trouvaient sous la responsabilité d'un moniteur, employé de la société Jacarandas.
Ce deuxième groupe, totalement indépendant du premier, a démarré la descente du canyon, aux environs de 14h, en aval du premier groupe, au lieu-dit : l"Arche. Ils avaient déjà effectué des descentes en rappel de 5 et de 17 mètres, lorsqu'en l'espace de quelques secondes, ils verront s'abattre un véritable mur d'eau.
Quatre membres de l'équipe s'accrochent comme ils peuvent aux branches et galets et parviennent à se sortir de la des eaux en furie. Néanmoins, le guide et le touriste Italien, Paolo Aniballi, sont entraînés et feront une chute de 25 mètres.
"Le risque zéro n'existe pas"
Selon Renaud Iltis, notamment moniteur fédéral de canyoning et initiateur également, samedi dernier "la rivière Sainte-Suzanne, même présentant un débit supérieur à la moyenne peut, jusqu'à un certain débit, être pratiquée sans danger notoire du fait du profil très ouvert qui permet une évacuation rapide tout au long de la descente", selon Renaud Iltis, samedi dernier, "au milieu de l'après-midi, un phénomène à priori sans précédent a eu lieu". Un phénomène qui s'explique selon lui par "des pluies sûrement très violentes et très localisées, un véritable mur liquide aurait dévalé, tel un raz de marée, les principales rivières " de l'Est. Il en veut pour preuve que "des kayaquistes alors présents sur les rivières du Mât et de Saine-Suzanne ont rapporté ce phénomène les nombreux kayaquistes présents sur les rivières samedi", poursuit-il, "pourront le confirmer un tel phénomène était complètement imprévisible et c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu d'autres victimes à déplorer, soit dans leurs rangs, soit parmi les marmailles qui se baignaient aux abords des rivières".
Pour Renaud Iltis, il est vrai et important de souligner que "c'est à la charge de l'encadrant d'assurer au maximum la sécurité d'un groupe mais il faut que les participants admettent que le risque zéro n'existe pas". Il appartiendra néanmoins aux enquêteurs de déterminer si les règles de sécurité de base ont été respectées à la suite du drame qui s'est joué ce week-end dans le canyon de Sainte-Suzanne.