En ben, triste époque...
Certains semblent persuadés que c'est à coup d'interdiction, d'obligation, de restriction qu'on va faire avancer notre pratique, qui est pourtant une certaine expression de liberté.
Juste comme çà, avant de proposer de telles solutions, il serait bon de se poser quelques questions :
- Combien d'entre nous feraient du canyon s'il avait été obligatoire d'avoir une qualification reconnue pour pratiquer ? je pense que la réponse doit être : inférieur à 20%...
- L'accidentologie a-t-elle réellement augmenté en proportion du nombre de pratiquant ? je suis persuadé qu'au contraire, elle est en gros stable ces dernières années, et plutôt en diminition sur le long terme.
- L'accidentologie est-elle aujourd'hui plus le reflet d'une mauvaise connaissance technique qu'autrefois ? Malheureusement, on meurt comme avant en canyon, principalement suite à des erreurs "techniques" : il y a 10 ans, c'était aussi des noyés sous cascades, des chutes... Cela doit donc nous encourager à continuer le travail d'information et de formation, car le panel de pratiquant est en perpétuel renouvellement.
- On regrette de plus en plus souvent la dé-responsabilisation des gens, qui n'acceptent plus la réalité d'un milieu naturel non maitrisable entièrement, et l'acceptation d'une "part de risque". Est-ce en imposant des règles supplémentaires plutôt qu'en leur faisant choisir eux-même une solution à un problème qu'ils ont ressenti que l'on sera plus efficace ? Je suis persuadé du contraire. D'ailleurs, personnellement, j'ai fait le choix d'aller suivre spontanément un stage fédéral, car à l'époque, je voyais bien qu'il me manquait qq chose pour me sentir complètement "à l'aise" dans ma pratique. Et j'ai donc été bien plus receptif, car ma démarche était volontaire.
- plus généralement, est-ce en imposant des restrictions autoritaires que l'on résoud les problèmes ? Ou bien la solution la plus efficace ne passe pas par la sensibilisation et la démarche volontaire de chacun (en ouvrant et augmentant l'accessibilité à des stages fédéraux, par exemple) ?
Bertrand,
un pratiquant de base, accessoire instructeur fédéral (dont réalisateur de formation), et qui revendique la liberté dont il a joui en commençant.